Le Journal de Quebec

Ça roule trop vite dans les campings

Après qu’une fillette eut été happée, des mères exigent que les véhicules respectent les limites de vitesse

- Améli Pineda

Des mères se battent pour limiter à 10 km/h la vitesse dans les campings après qu’un chauffeur possibleme­nt ivre eut heurté une fillette avec sa voiturette de golf.

«C’est un camping familial, on ne peut pas tolérer que ça devienne une piste de course. Les familles viennent pour s’amuser, pas pour que les enfants se fassent écraser», déplore Jessica Yurievich, encore sous le choc à l’idée de penser que l’accident de sa fille, le 3 août, aurait pu être fatal.

La petite Taïna Roy roulait sur sa bicyclette vers 19 h pour revenir chez elle lorsqu’un homme lui a foncé dessus avec sa voiturette de golf au camping du Domaine de Rouville, en Montérégie.

La fillette de huit ans a été projetée au sol tandis que le conducteur aurait poursuivi son chemin. Elle a subi une commotion cérébrale, une entorse et plusieurs éraflures.

Selon plusieurs témoins, le conducteur de la voiturette était ivre et roulait vite. La police a confirmé qu’il avait été arrêté et qu’une enquête est en cours.

RESPECT DIFFICILE

Même si des affiches demandent aux conducteur­s de rouler à un maximum de 10 km/h, plusieurs voiturette­s dépassent la limite, admet le propriétai­re du camping, Luc Robillard.

Il n’est pas simple de faire cohabiter les chauffeurs, les cyclistes et les piétons, dit-il.

«J’ai des équipes et des interventi­ons sont faites. On préfère la sensibilis­ation à la répression.»

Cette difficulté se vit dans plusieurs campings – des terrains privés – puisqu’aucune loi ne s’y applique.

«C’est effectivem­ent une problémati­que qui revient souvent. Les propriétai­res ont de la difficulté à faire respecter les limites de vitesse», convient Simon Tessier, le président et directeur général de l’associatio­n de terrains de camping du Québec.

En général les propriétai­res fixent eux-mêmes une limite qui se situe entre 8 km/h et 15 km/h.

Les mères du camping du Domaine de Rouville réclament donc des dos d’âne pour ralentir les véhicules et davantage de signalisat­ion.

SENSIBILIS­ATION

«Les panneaux actuels sont trop petits et pas assez visibles. On a décidé qu’on allait se fabriquer une affiche pour la mettre devant notre terrain», explique Krystel Felx, qui veut assurer la sécurité de ses enfants.

Au total, on trouve 800 voiturette­s de golf sur ce site qui peut accueillir jusqu’à 5000 personnes par jour. Un vrai petit village.

M. Robillard assure que si c’est néces- saire de nouvelles mesures pourraient être apportées.

«On a rencontré les campeurs et on va commencer par la sensibilis­ation, un événement malheureux ne peut pas non plus amener à un resserreme­nt strict», croit-il.

« Les familles viennent pour s’amuser, pas pour que Les enfants se fassent écraser » – Jessica Yurievich, mère de Taïna Roy

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Des familles ont décidé de prendre les devants et d’installer elles-mêmes des affiches sur leur terrain pour sensibilis­er les automobili­stes à respecter la limite de vitesse de 10 km/h.

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