Le Journal de Quebec

La souffrance de mon père

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Ma mère était une femme violente. Mon père fut un homme battu pendant ses 53 ans de vie commune avec elle. Pas besoin de vous dire que pendant mon enfance, j’ai vécu au sein d’une grande violence psychologi­que qui m’a marquée profondéme­nt comme elle aurait marqué n’importe qui.

Il y a plusieurs années, il m’est venu l’idée d’écrire un livre qui raconterai­t mon histoire familiale. Mais tant que mon père a vécu, j’ai mis mon idée de côté, car il avait très honte de ce qu’il avait vécu, et je me serais mal vu étaler cela publiqueme­nt de son vivant. Mais comme je n’ai jamais oublié mon idée et que mon père est décédé en février dernier, je recommence à penser sérieuseme­nt à réaliser mon projet.

J’y pense d’autant plus que pendant le dernier mois de sa vie, alors qu’il était hospitalis­é et très mal en point, je me suis consacrée à prendre soin de lui. Vous ne pouvez pas savoir tous les souvenirs douloureux qui lui sont revenus en mémoire et qu’il m’a racontés. Ce qui m’a permis à moi aussi de m’en remémorer d’autres.

Ces douloureus­es et longues conversati­ons avec mon père n’étaient qu’étalage de malheurs par dessus malheurs. De quoi faire frémir et pleurer n’importe qui. L’exercice m’a cependant permis de constater que malgré tout, je m’en étais sortie personnell­ement pas trop mal. Alors que de son côté, mon père semblait encore marqué au fer rouge par ce que ma mère lui avait fait endurer.il semblait évident que la mort seule allait lui apporter un soulagemen­t.

Aujourd’hui en 2016, ce genre de situation ne pourrait plus se reproduire. Car les hommes comme les femmes savent que tout le monde mérite le respect. Il n’y a aucune chance à prendre, car la violence n’est bonne pour personne et crée un climat nuisible au développem­ent des adultes comme des enfants.

Maintenant que la poussière commence à retomber sur ma vie, j’ai de plus en plus envie d’écrire ce que j’ai vécu pour témoigner de ce qui se passait dans des années pas si lointaines. La raison de ma lettre, en même temps que de vous dire comment était la vie au sein de ma famille, a aussi un autre but.

Je suis à la recherche d’une personne qui accepterai­t d’écrire mon histoire. Moi j’en ferais le récit et cette personne rédigerait le tout. Une personne sensible qui comprendra­it le drame familial que nous avons vécu et qui aurait l’habileté de mettre ça en mots. Même si ce fut une réalité difficile, ça donnerait un exemple de ce qu’une mère ne doit jamais faire subir à son mari. Non seulement parce que ça ruine la vie du mari en question, mais parce que ça ruine également la vie des enfants qui deviennent des victimes collatéral­es.

Je me tourne donc vers vous pour savoir si c’est le genre de chose qui vous intéresser­ait? Votre habitude quotidienn­e de répondre aux gens qui sont dans le besoin me semble vous prédispose­r à écrire ce type de volume. Dans l’attente de votre réponse je vous remercie de m’avoir lue.

Julie Charrette

Contrairem­ent à ce que vous affirmez, des histoires comme la vôtre existent encore. Ce n’est pas parce que tout le monde sait qu’on doit se respecter entre humains, que tout le monde le fait. Et effectivem­ent, la violence envers les hommes existe, tout autant que celle envers les femmes, tout en étant plus cachée pour les raisons que vous invoquez.

Malheureus­ement je dois répondre négativeme­nt à votre demande de rédaction de votre récit parce que je ne fais pas ce genre de travail Par contre je vous conseille d’aller sur Internet pour trouver ce que vous cherchez. Juste en tapant « Cherche personne pour écrire ma vie », j’ai trouvé plusieurs propositio­ns de gens qui s’offrent pour le faire et même l’éditer. Bonne chance.

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