Un autre combat à mener chez les pros
Boxeur amateur de premier ordre n’est pas assuré de connaître le même succès dans les rangs supérieurs
Certains boxeurs connaissent une glorieuse carrière chez les amateurs. Cependant, pour une raison ou pour une autre, ils sont incapables de répéter leurs exploits dans les rangs professionnels.
Comment expliquer ce phénomène? «C’est le même sport, mais ça demande des habiletés et des qualités différentes, a expliqué l’entraîneur Marc Ramsay. Même si tu as connu une belle carrière chez les amateurs, rien ne garantit que ce sera la même chose chez les professionnels. Et vice versa.»
Ce ne sont pas tous les pugilistes qui sont capables de procéder à un passage au niveau supérieur en douceur.
«Ça dépend du style des boxeurs, a précisé Stéphan Larouche. Pour ceux qui ont un gros bagage d’expérience, qui ont vécu toutes les situations et qui ont eu du succès, la transition est facile.
«Ceux qui ont des mains rapides continueront de se démarquer chez les pros. Ils ont aussi souvent une bonne coordination et un sens des distances exceptionnel.»
«Un bon technicien va le demeurer, a ajouté Ramsay. C’est simplement que la technique n’est pas appliquée de la même façon entre les deux niveaux.»
UN SPRINT ET UN MARATHON
La plus grande différence entre les amateurs et les professionnels, c’est la durée des combats. On assiste à deux philosophies diamétralement opposées.
«Chez les amateurs, les duels sont de trois rounds et on doit lancer beaucoup de coups et de combinaisons de trois, quatre et même cinq coups.
«Au niveau professionnel, le volume de coups est aussi très important. Par contre, on doit faire des transitions offensives et défensives plus serrées pour éviter les contre-attaques en raison de la taille des gants, qui est plus petite.»
Il y a également la gestion de l’énergie qui n’est pas la même. L’athlète amateur a le luxe de vider son réservoir avec ses déplacements sans avoir à se ménager.
Ce qui n’est pas le cas pour les pros qui disputent des duels de 8, 10 et 12 rounds.
«C’est comme la course, a-t-il ajouté. La boxe olympique est un sprint et la boxe pro, c’est un marathon.»
L’ÂGE, UN FACTEUR
Selon Larouche, un boxeur doit faire le saut au bon moment de sa carrière.
«S’il est plus vieux, il peut être plus usé et peut être moins motivé à faire les sacrifices qu’il a toujours faits depuis ses débuts, a souligné l’entraîneur de Batyr Jukembayev. Il y a aussi la feuille de route qui peut être un facteur.»
Depuis quelques années, on assiste toutefois à une tendance où des boxeurs plus jeunes décident d’accéder au plus haut niveau. Les promoteurs doivent avoir plus de flair quand ils embauchent un espoir de premier plan.
«Il faut prédire ce qu’il pourra réaliser tout en sachant qu’il continuera de se développer sur les plans physique et psychologique», a conclu Ramsay.