Le Journal de Quebec

Un autre combat à mener chez les pros

Boxeur amateur de premier ordre n’est pas assuré de connaître le même succès dans les rangs supérieurs

- Mathieu Boulay l@ Mboulayjdm

Certains boxeurs connaissen­t une glorieuse carrière chez les amateurs. Cependant, pour une raison ou pour une autre, ils sont incapables de répéter leurs exploits dans les rangs profession­nels.

Comment expliquer ce phénomène? «C’est le même sport, mais ça demande des habiletés et des qualités différente­s, a expliqué l’entraîneur Marc Ramsay. Même si tu as connu une belle carrière chez les amateurs, rien ne garantit que ce sera la même chose chez les profession­nels. Et vice versa.»

Ce ne sont pas tous les pugilistes qui sont capables de procéder à un passage au niveau supérieur en douceur.

«Ça dépend du style des boxeurs, a précisé Stéphan Larouche. Pour ceux qui ont un gros bagage d’expérience, qui ont vécu toutes les situations et qui ont eu du succès, la transition est facile.

«Ceux qui ont des mains rapides continuero­nt de se démarquer chez les pros. Ils ont aussi souvent une bonne coordinati­on et un sens des distances exceptionn­el.»

«Un bon technicien va le demeurer, a ajouté Ramsay. C’est simplement que la technique n’est pas appliquée de la même façon entre les deux niveaux.»

UN SPRINT ET UN MARATHON

La plus grande différence entre les amateurs et les profession­nels, c’est la durée des combats. On assiste à deux philosophi­es diamétrale­ment opposées.

«Chez les amateurs, les duels sont de trois rounds et on doit lancer beaucoup de coups et de combinaiso­ns de trois, quatre et même cinq coups.

«Au niveau profession­nel, le volume de coups est aussi très important. Par contre, on doit faire des transition­s offensives et défensives plus serrées pour éviter les contre-attaques en raison de la taille des gants, qui est plus petite.»

Il y a également la gestion de l’énergie qui n’est pas la même. L’athlète amateur a le luxe de vider son réservoir avec ses déplacemen­ts sans avoir à se ménager.

Ce qui n’est pas le cas pour les pros qui disputent des duels de 8, 10 et 12 rounds.

«C’est comme la course, a-t-il ajouté. La boxe olympique est un sprint et la boxe pro, c’est un marathon.»

L’ÂGE, UN FACTEUR

Selon Larouche, un boxeur doit faire le saut au bon moment de sa carrière.

«S’il est plus vieux, il peut être plus usé et peut être moins motivé à faire les sacrifices qu’il a toujours faits depuis ses débuts, a souligné l’entraîneur de Batyr Jukembayev. Il y a aussi la feuille de route qui peut être un facteur.»

Depuis quelques années, on assiste toutefois à une tendance où des boxeurs plus jeunes décident d’accéder au plus haut niveau. Les promoteurs doivent avoir plus de flair quand ils embauchent un espoir de premier plan.

«Il faut prédire ce qu’il pourra réaliser tout en sachant qu’il continuera de se développer sur les plans physique et psychologi­que», a conclu Ramsay.

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