Renversante jusqu’au bout
La surprise Monica Puig bat Angelique Kerber et met la main sur la médaille d’or
RIO DE JANEIRO | (AFP) Monica Puig a offert à Porto Rico sa toute première médaille d’or olympique en s’imposant hier en finale des Jeux de Rio contre l’allemande Angelique Kerber 6-4, 4-6, 6-1, créant l’une des plus belles sensations de l’histoire du tennis féminin aux JO.
La jeune femme (22 ans, 34e mondiale), dont le seul titre chez les professionnels était jusque-là une victoire au tournoi de Strasbourg en 2014, a dompté la nº 2 mondiale en 2 h 09 min. La Tchèque Petra Kvitova, victorieuse un peu plus tôt de l’américaine Madison Keys (7-5, 2- 6, 6-1), a pris la médaille de bronze.
En état de grâce, trouvant les lignes du court avec son jeu audacieux et tout en puissance, Puig a écoeuré Kerber, pourtant victorieuse des Internationaux d’australie et finaliste de Wimbledon cette saison.
UN CHIEN NOMMÉ RIO
Et l’allemande, qui a fait appel au soigneur à la fin du premier set pour un problème de dos, a perdu pied dans la troisième manche en ratant plusieurs coups à sa portée. Elle s’est finalement inclinée en expédiant une diagonale dans le couloir, après avoir sauvé plusieurs balles de match.
L’air de ne pas y croire, Puig a lâché sa raquette et pris sa tête à deux mains, les larmes aux yeux. Elle s’est accroupie sur le court, avant de saluer le public, où l’on pouvait voir de nombreux drapeaux de Porto Rico.
Jamais aucune femme représentant l’archipel des Caraïbes (3,5 millions d’habitants environ) n’était montée sur un podium olympique. Et jusqu’ici, ce territoire associé aux États-unis, mais farouchement indépendant, n’avait remporté que huit médailles olympiques, dont six en boxe, et aucune en or.
Rien ne laissait présager un tel parcours pour Puig, pas même le fait qu’elle ait appelé son chien «Rio» fin juillet. Jusqu’ici, la Portoricaine n’a jamais dépassé les huitièmes de finale en Grand Chelem – en 2013 à Wimbledon (à 19 ans).
Mais la jeune femme, qui vit à Miami et a de lointaines racines espagnoles, a pris confiance au fil du tournoi, éliminant une à une les têtes d’affiche: la Russe Anastasia Pavlyuchenkova (19e), l’espagnole Garbiñe Muguruza (4e), championne de RolandGarros, puis Kvitova, double championne de Wimbledon (2011, 2014).
En finale du double féminin, les Russes Ekaterina Makarova et Elena Vesnina, championnes à Montréal, affronteront aujourd’hui les Suissesses Timea Bacsinszky et Martina Hingis.
Tombeuses des Canadiennes Eugenie Bouchard et Gabriela Dabrowski au deuxième tour, les Tchèques Barbora Strycova et Lucie Safarova se sont adjugé le bronze aux dépens de leurs compatriotes Lucie Hradecka et Andrea Hlavackova hier.