Biles sur les traces de Comaneci?
RIO DE JANEIRO | (AFP) «Simone Biles est unique, c’est une perle!», s’émerveille Nellie Kim, témoin privilégié d’un mythe établi et d’une légende naissante: elle fut la grande rivale de Nadia Comaneci et chapeaute désormais la gymnastique artistique féminine où la jeune Américaine brille de mille feux olympiques.
«Je n’ai jamais vu une gymnaste avec de telles capacités physiques. Simone devait faire des bonds dès sa naissance! Elle a tout: des capacités physiques, un caractère fort et une grande force de travail», poursuit la Bélarusse de 59 ans.
Avec les concours généraux par équipe et individuel de Rio, Biles a glané ses deux premiers sacres olympiques et elle surclasse tellement la concurrence qu’elle s’élance vers trois autres titres (saut, poutre, sol) pour un quintuplé record lors d’une édition des Jeux.
De là à dire que la Texane de 19 ans est la meilleure gymnaste de tous les temps...
«Si on compte les médailles olympiques, elle ne l’est pas», souligne Kim. «Mais je suis sûre qu’avec le temps, elle va en engranger et va s’approcher de (la Soviétique) Larissa Latynina, qui a eu 18 médailles olympiques», dont 9 en or, entre 1956 et 1964.
BÉLARUSSE DANS L’OMBRE
Biles est certes moins médaillée, mais est-elle meilleure ? Toute comparaison est hasardeuse: l’américaine ne pourra pas avoir de «10 parfait» après le changement du système de notation en 2006, qui distingue la difficulté proposée et l’exécution réalisée.
Or, ce «10 parfait» est ce qui, outre ses neuf podiums olympiques, a fait de Comaneci LA figure emblématique de la gym, ce jour de 1976 où elle fut la première à l’obtenir dans des JO. Le lendemain, Kim l’imitait. Trop tard, à une journée près: tous les projecteurs s’étaient déjà braqués pour l’éternité sur la première, reléguant la seconde dans son ombre, à vie.
Comaneci a ensuite parfait sa stature mondiale en fuyant la Roumanie de Ceaucescu juste avant la révolution de 1989. Ou quand l’histoire de la gym rencontrait la grande Histoire.