Singapour S’éprendde sonchampion
SINGAPOUR | (AFP) «Personne n’y croyait». Pourtant, il l’a fait: l’exploit de Joseph Schooling face à son idole, la légende de la natation Michael Phelps, n’est pas passé inaperçu à Singapour, qui s’est enflammé pour le héros de Rio.
Sa main était à peine posée sur le muret du bassin olympique que déjà les réseaux sociaux s’embrasaient pour Schooling: les jeux de mots sur son nom se sont multipliés tandis que les «memes» (élément repris et décliné en masse sur internet) ont afflué.
Dans la rue de la cité-état aussi, on a fêté l’exploit du gamin de 21 ans: dans un pays obsédé par les jeux d’argent, le chiffre «5039», correspondant au temps de Schooling à Rio, était en rupture de stock dans les salles de jeux, tandis que d’autres réclamaient un jour férié pour célébrer la victoire de Schooling.
«C’est génial que Singapour ait enfin remporté une médaille d’or olympique. Je ne pense pas que beaucoup de gens y croyaient», a confié Madelein Lim, 62 ans, à L’AFP.
Le président Tony Tan, présent au Brésil pour soutenir la sélection, et son premier ministre Lee Hsien Loong y sont également allés de leurs félicitations après la première médaille d’or olympique de l’histoire singapourienne.
«C’est un tour de force incroyable: rivaliser avec les meilleurs du monde, rester concentré et gagner», a écrit Lee sur son compte Facebook.
Avec cette médaille, Schooling, né d’une mère sino-malaisienne et d’un père britannique, devrait empocher un chèque de 1 million $ de Singapour (environ 940 000 $ CAN), dans le cadre d’un programme qui vise à développer le sport dans le pays.
Rencontre Avec son idole
Vendredi, l’intéressé a donc mis un terme à la quête de l’insatiable Phelps, son idole, qui visait une cinquième médaille d’or à Rio et une 23e au total.
Les deux hommes s’étaient déjà rencontrés... en 2008, année des JO de Pékin, qui avaient vu l’américain décrocher huit médailles d’or olympiques sur une seule édition, battant ainsi le record de Mark Spitz.
À l’époque, Schooling n’avait que 13 ans. C’est cette rencontre qui a convaincu le petit Joseph d’aller aux États-unis pour y parfaire son entraînement. Il va rentrer au Texas, où il habite désormais, avec une médaille d’or olympique autour du cou.