Volkswagen Beetle Karmann 1979 : la fin d’une époque
Il y en a, des voitures anciennes, au Québec. Ceux qui ont visité la dernière exposition des voitures anciennes de Granby en ont la meilleure des preuves.
Mais parmi tous ces joyaux d’une autre époque, rares sont ceux qui peuvent être comparés à la Volkswagen Beetle Karmann décapotable de Stéphane Dumaine. Le collectionneur granbyen, qui exposait d’ailleurs quelques-uns de ses véhicules à Granby encore une fois cet été, a de quoi être fier de sa précieuse Coccinelle.
Elle est restaurée à la perfection, du pare-chocs avant jusqu’à l’arrière, en dedans comme en dehors. Mais ce n’est pas tout. Son année de production, 1979, représente une date importante dans l’histoire de la Coccinelle. Et, par le fait même, dans l’histoire de Volkswagen.
En 1979, la Beetle décapotable devenait la dernière Coccinelle à moteur refroidi à l’air à être importée en Amérique du Nord. Dès l’année suivante, on optait plutôt pour les moteurs traditionnels refroidis à l’eau, au grand désarroi des puristes. C’était la fin d’une époque.
Aujourd’hui, ces moteurs continuent de faire l’envie des collectionneurs, et Stéphane Dumaine n’y échappe pas. «C’est dommage que d’autres constructeurs n’aient pas poussé cette technologielà davantage», analyse-t-il. Faut avouer que dans le domaine de la simplicité, difficile d’égaler ces bons vieux moteurs.
UNE RESTAURATION EXHAUSTIVE
Évidemment, la Coccinelle n’est pas dans un état aussi exceptionnel par hasard. Pour avoir cette allure aujourd’hui, elle a dû passer par une restauration méticuleuse. Mais ça, c’était bien avant que Stéphane Dumaine en fasse l’acquisition.
C’était même avant que la Coccinelle traverse la frontière canadienne. Initialement vendue aux États-unis, la petite décapotable beige a été achetée d’occasion en 1999 par un homme qui voyait grand.
Jack Pasalevich, un pilote de chasse retraité de l’armée de l’air américaine, a fait de la Coccinelle son nouveau passe-temps. Pendant près de deux ans, l’ex-militaire s’est donné corps et âme à ce projet. Et le résultat parle de lui-même.
La voiture a ensuite été vendue à un Canadien qui a fait traverser la Karmann décapotable au nord du 45e parallèle. Et elle a finalement abouti dans le garage de Stéphane Dumaine, après avoir été mise en vente encore une fois sur internet.
UNE HISTOIRE D’AMOUR QUI PERDURE
L’histoire d’amour entre Stéphane Dumaine et la Coccinelle remonte à loin. Et malgré les années qui passent, elle semble toujours aussi vivante.
Le collectionneur doit fouiller dans sa mémoire pour se remémorer les débuts de sa passion pour les petites Volks à moteur arrière. C’était l’été de ses 22 ans, mais il n’a aucune difficulté à nous raconter son histoire jusque dans les moindres détails.
«C’était à Lennoxville, dans une exposition de voitures anciennes», évoque-t-il sans l’ombre d’une hésitation. Se promenant dans le coin, le jeune Stéphane a vu une inscription annonçant la tenue de l’événement et a décidé d’aller y faire un tour, juste par curiosité.
Rapidement, son attention a été captée par une jolie Coccinelle 1964 d’un bleu turquoise appelé «Bahama Blue». Le genre de voiture qui vous donne le goût de partir en Californie sur un coup de tête.
Après avoir discuté avec l e vendeur, Stéphane apprend qu’il s’agit du véhicule de la mère de celui-ci, décédée quelques semaines auparavant. Elle avait acheté la Coccinelle flambant neuve et l’avait conservée dans un état tout simplement remarquable.
Après une petite séance de négociation, Stéphane en est devenu le deuxième proprio. À seulement 22 ans, pas besoin de vous dire qu’il s’agissait de sa première voiture ancienne. Et croyez-le ou non, il en est toujours l’heureux propriétaire!
Cette histoire en dit long sur la relation qu’entretient Stéphane Dumaine avec la Coccinelle. Et depuis, il a garni sa collection de plusieurs autres modèles de la famille Volkswagen.
Aujourd’hui, il a trois Coccinelles dans son garage. Et elles sont toutes aussi resplendissantes les unes que les autres.