Le projet pilote suspendu
Pendant que les syndiqués de la Banque Laurentienne étaient en réunion extraordinaire, ils ont obtenu une ordonnance provisoire auprès du Conseil canadien des relations industrielles (CCRI): la Banque ne peut pas déployer son projet pilote qui vise à tester un nouveau modèle de succursale.
Ce modèle, situé à Mascouche, n’aurait plus de caissières. La Laurentienne l’a présenté au syndicat le 20 juin.
Le CCRI le suspend «dans son entièreté» jusqu'à ce que la cause soit débattue sur le fond ou que la Banque soit en mesure de s'entendre avec les représentants du Syndicat des employés (Sepb-québec), affilié à la FTQ, et qui représente près de 1800 employés, sur environ 3631 à temps plein.
Sa directrice exécutive, Kateri Lefebvre, souhaitait discuter de l’application de cette ordonnance, hier matin, mais un comité de relations de travail a été annulé à la dernière minute par l’institution financière.
Le nouveau projet pilote devait être déployé le 1er janvier 2017. Il n’y aurait plus de services de transactions bancaires aux membres, mais davantage de services-conseils.
«Malgré le fait qu’il n’y a pas eu d’entente, la Banque a décidé d’aller de l’avant en abolissant des postes cléricaux à Mascouche», a dit Kateri Lefebvre.
CABINET D’INVESTISSEMENT
Selon elle, la Laurentienne veut tester une banque qui ne serait plus une banque, mais un cabinet d’investissement. Elle tomberait alors sous juridiction provinciale, et non plus fédérale, comme en ce moment.
«La Banque serait soumise au code provincial au lieu du fédéral», a-t-elle ajouté.
Le syndicat craint évidemment que le «modèle Mascouche» soit appliqué dans les 148 succursales. Plus de 1200 employés de bureau sont à risque de perdre leur emploi.
«Il faut que tout ça soit débattu sur le fond», a mentionné Mme Lefebvre.