Le Journal de Quebec

Un peu de psycho pour DES CADEAUX RÉUSSIS

Certaines années, on est dans un état d’esprit qui facilite l’achat des cadeaux, alors que d’autres fois, on est en panne. Certains pensent que choisir et acheter des cadeaux est le fun, tandis que d’autres s’en font une tâche pénible. Comment y trouver d

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1 Un budget.

En psychologi­e, le but étant d’être heureux, on peut se souvenir qu’on le sera moins si on arrive à Noël complèteme­nt cassé. Mieux vaut se fixer un montant pour les cadeaux, un autre pour le reste, et s’organiser pour ne pas les dépasser. De plus, si vous croyez qu’un cadeau qui coûte cher procure à tout coup du bonheur, détrompezv­ous car selon les recherches sur ce sujet le prix payé n’a rien à voir avec la joie ressentie.

2 Sans radinerie.

Ceci dit, ne pensez pas uniquement à économiser, car si vous faites cela vos cadeaux n’auront pas d’âme et ils risquent d’aboutir dans la garde-robe très rapidement. Mieux vaut fixer son attention sur la satisfacti­on et le bonheur qu’on aimerait donner.

3 «Give them what they want».

«Donnez-leur ce qu’ils veulent» est le titre d’un rapport de recherche sur la psychologi­e des cadeaux. Offrir un présent sans avoir demandé à la personne qui le recevra ce qu’elle aimerait nous semble plus «songé», plus gentil, plus délicat, plus admirable, mais ce n’est pas nécessaire­ment le cas selon Francesca Gino et Francis J. Flynn. Si votre conjointe souhaite une bague et que vous lui offrez un collier, elle ressentira une part de dépit. Si votre ado demande de l’argent et que vous lui tricotez un chandail, rien n’est sûr. Si votre mari rêve d’une perceuse et que vous lui offrez un roman historique, il se taira peut-être mais il sera moins content.

4 Pensez à ce que vous aimez.

Autre résultat de recherche qui pourrait sembler contradict­oire avec le point précédent (la vie étant pleine de contradict­ions): dans le cas où vous offrez une surprise, plutôt que de vous centrer sur les goûts de la personne à qui vous offrez un cadeau, songez à ce que vous aimeriez vous-même. Il paraît qu’on saisit ainsi une chance de rapprochem­ent: vous voulez offrir un livre à votre soeur, pensez à un titre que vous avez lu et aimé. Il y a une part de donne-moi-un-peu-de-toi dans le plaisir de recevoir un cadeau.

5 Les surprises.

Quant aux surprises, elles plaisent à certains et moins à d’autres. Les personnes anxieuses ou celles qui ont des goûts spécifique­s en sont moins friandes. Les autres pourront apprécier cette délicatess­e, mais il faut alors penser à tout ce qu’on a entendu au cours de l’année pour savoir ce qu’ils aimeraient. Une autre idée pour ne pas vous tromper? Il paraîtrait (je n’ai pas essayé) qu’il faudrait imaginer qu’on cherche un cadeau pour quelqu’un qu’on ne connaît pas, simplement se demander si c’est beau, intéressan­t, amusant, etc.

6 Les échanges.

Quand on fait des échanges de cadeaux, varier la donne est bon pour l’humeur du groupe. Ensemble, vous pouvez vous donner des consignes amusantes: après avoir fixé un prix, tout le monde offre un cadeau qui commence par la lettre B ou qui est de telle ou telle couleur. Choisir le cadeau devient un jeu, la distributi­on aussi.

7 Les enfants ont-ils trop de cadeaux?

Faire de la chambre de son enfant un magasin de jouets est un mauvais plan, selon l’auteure Francine Ferland interviewé­e par Dominique Nancy dans le Udemnouvel­les. Elle nous propose quelques trucs: cessons de faire un rapprochem­ent trop serré entre bonheur et abondance; pensons à un jouet avec lequel ils pourront s’amuser pour qu’ils ne s’ennuient pas si on leur offre des vêtements ou des patins.

8 Adapter le rituel.

On donne des cadeaux pour faire plaisir, mais aussi parce que c’est une tradition, un rituel. Marcel Mauss, un des pères de l’anthropolo­gie, parlait d’un «échange volontaire obligatoir­e». On donne, on reçoit, on donne à nouveau. Pour ne pas se sentir piégé par ce rituel, il vaut mieux l’adapter à ses croyances et à ses besoins, se créer un espace de liberté intérieure. Si on se détend et qu’on se fait confiance, on percevra ce temps comme une occasion d’offrir une part de joie à ceux qu’on aime.

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