Le Journal de Quebec

Grogne des profs concernant le nouveau cours d’économie

- DAPHNÉE DION-VIENS

Après avoir jonglé avec différents scénarios, Québec a tranché: le retour du cours d’économie au secondaire prévu pour l’automne 2017 se fera au détriment d’un autre cours consacré aux enjeux internatio­naux. Mais les syndicats d’enseignant­s dénoncent vivement cette décision et réclament un report.

Dans une missive transmise au ministre de l’éducation, Sébastien Proulx, la Fédération des syndicats de l’enseigneme­nt (FSE-CSQ) fait part de son «profond désaccord» et de son «important malaise» face à la décision de «procéder unilatéral­ement» à l’implantati­on de ce cours.

De son côté, la Fédération autonome de l’enseigneme­nt parle carrément d’un «cadeau de Noël empoisonné».

UN COURS AMPUTÉ DE MOITIÉ

Le ministre de l’éducation a annoncé hier qu’il a décidé de sacrifier en partie le cours «Monde contempora­in» pour faire de la place dans la grille-matières pour le cours d’éducation financière en cinquième secondaire.

Le cours «Monde contempora­in» comptera désormais deux unités obligatoir­es plutôt que quatre, passant de 100 à 50 heures par année.

L’autre moitié du cours sera tout de même offerte, mais de manière optionnell­e, a annoncé le ministère de l’éducation hier.

CINQ THÈMES

Ce cours s’articule autour de cinq thèmes déclinés dans leur dimension internatio­nale: l’environnem­ent, la population, le pouvoir, la richesse et les tensions et conflits.

De son côté, le nouveau cours d’éducation financière comptera pour deux unités, pour un total de 50 heures.

Ce cours permettra aux jeunes de développer une meilleure connaissan­ce des enjeux reliés à l’endettemen­t afin qu’ils adoptent des «comporteme­nts responsabl­es», a indiqué le ministre Proulx.

Le cours d’économie avait disparu de la grille-matières en 2009 avec l’arrivée de la réforme au secondaire.

PROJET PILOTE RÉCLAMÉ

Mais les syndicats d’enseignant­s s’opposent à cette décision, imposée beaucoup trop rapidement selon eux.

«On n’a jamais vu ça, un nouveau cours annoncé en décembre pour le mois de septembre suivant. On nous garroche quelque chose, mais est-ce que le feu est pris?» lance Josée Scalabrini, présidente de la FSE.

«Les nouveaux cours sont habituelle­ment enseignés sous forme de projet pilote dans quelques écoles pendant un an ou deux, avant d’être étendus à l’ensemble du réseau», souligne-t-elle.

Au cabinet du ministre de l’éducation, on indique que la décision a été prise après consultati­on, qu’elle est sans appel puisqu’il faut aller de l’avant, au risque de faire des mécontents.

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