« La chance d’une vie »
Les nouveaux arrivants syriens expriment leur gratitude envers leur terre d’accueil Dossier à suivre en pages 46 et 47
Un an après leur arrivée, les réfugiés syriens installés au Québec se montrent extrêmement reconnaissants. Le défi de dénicher des emplois à ces nouveaux arrivants — qui peinent encore à maîtriser le français — se pose déjà, admet le gouvernement du Québec.
«Qu’on ait pu venir ici, c’est vraiment la chance d’une vie. L’aide qui nous est offerte est extraordinaire et les gens sont géniaux. La ville est belle et sécuritaire pour les enfants», s’est exclamé Hamza Hammash, un père de famille qui réside à Québec.
Ce dernier, tout comme plusieurs autres de ses compatriotes, a décrit de long en large l’aide constante du Centre multiethnique de Québec (CMQ), organisme mandaté pour l’accueil des réfugiés installés dans la Capitale Nationale.
Les employés et les bénévoles du CMQ servent de lien entre les nouveaux arrivants et la multitude d’administrations publiques dont ils relèvent.
Depuis leur arrivée au Québec, les réfugiés syriens ont été répartis sur 13 villes. Sans surprise, l’écrasante majorité d’entre eux se trouve maintenant à Montréal et à Laval.
Leur profil diffère sensiblement d’une région à une autre. Ainsi, dans la métropole, il s’agit surtout de personnes parrainées par leurs proches. «Il y a une importante communauté syrienne à Montréal. Ça aide, explique la ministre de l’immigration Kathleen Weil. On prévoit que le taux de rétention sera élevé chez les Syriens.»
Dans la région de la Capitale Nationale, l’essentiel des réfugiés est plutôt pris en charge par l’état. Ce sera, par exemple, le cas de 82 des 86 nouveaux arrivants attendus à Québec d’ici la fin 2016.
MOBILISATION POUR L’EMPLOI
Comme le répètent les intervenants du milieu, la rétention des réfugiés passe invariablement par la francisation et par l’accès au marché de l’emploi. Mme Weil se dit bien au fait de ces deux éléments.
«Il n’y a pas de liste d’attente pour les cours de francisation. On répond à la demande», assure-t-elle.
En parallèle, un comité ministériel a été mis en place pour «mobiliser tous les milieux en vue de l’intégration à l’emploi», ajoute-t-elle.
LA PATIENCE SERA DE MISE
Au cours des prochains jours, le Québec ira chercher des Syriens, à la situation très précaire, qui résident actuellement dans des camps de réfugiés en Jordanie, en Turquie ou au Liban. Leur profil contraste avec celui des gens de la classe moyenne reçus jusqu’à maintenant.
«Il faudra être patient avec eux et leur donner du temps, prévient la ministre Weil. Mais à terme, le taux d’emploi est plus élevé chez les immigrants, incluant les réfugiés, que chez les natifs.»