La drogue et ses adeptes
Un couple a été accusé jeudi à Saint-jérôme relativement à la mort de son bébé de 52 jours. La mère, âgée de 30 ans, est inculpée de négligence criminelle. Sandra Laverdure se droguait régulièrement en compagnie de son conjoint MathieuCharles Mongrain, 27 ans, lui-même accusé d’avoir mis la vie de son petit en danger.
Car tant que Justin Trudeau, un adepte jovial, n’aura pas fait passer sa loi, nul ne peut violer la loi en vigueur
Durant sa grossesse, la mère a continué de consommer du speed ou de l’ecstasy, des drogues dures et très puissantes. Elle a même allaité son bébé tout en recourant à ces drogues. L’enfant a été donc tué par le lait maternel.
Cette semaine, Jean-françois Thibault, 62 ans, un attaché politique du maire Denis Coderre, s’est retrouvé à l’antenne du TVA Nouvelles, qui a mis la main sur des vidéos embarrassantes prises à l’insu du conseiller du maire. On le voit, une pipe à la main et en peignoir, en train de faire fondre du crystal meth qu’il inhalera par la suite. On se croit dans un épisode de Breaking Bad, la série culte de la télévision américaine. Monsieur Thibault, trahi par la personne qui l’a filmé, parle, lui, de vengeance. Le sexagénaire, qui faisait bénéficier de ses précieux conseils le maire Coderre, a été remercié sur-le-champ.
HOMICIDE INVOLONTAIRE
Stéphane Demers, 46 ans, père d’un nouveau-né conçu pendant l’attente de son procès, a abattu son cousin en 2007. Par accident, avait-il affirmé. Trouvé coupable en 2012, il a alors reconnu sa culpabilité à une accusation réduite d’homicide involontaire en juin dernier. Jeudi, lors des représentations sur sentence au palais de justice de Longueuil, la procureure de la Couronne s’est interrogée sur le fait que Stéphane Demers ait fait un enfant sachant qu’il se retrouverait en prison. Pour réduire sa peine, peutêtre? Notons que l’accusé avait au moment de commettre son crime un grave problème de drogue.
Enfin, huit boutiques Cannabis Culture ouvrent à Montréal. Les propriétaires, Marc et Jodie Emery, défient la loi depuis jeudi en offrant leur pré- cieuse herbe aux adeptes. Ces derniers s’y sont rendus par centaines et ont consenti à attendre plus de deux heures dans un froid sibérien avant de se réchauffer dans les volutes de la fumée à l’odeur aussi détectable qu’euphorisante.
Cité par La Presse, Marc Emery en homme d’affaires avisé a déclaré: «Le Québec est une des deux seules provinces où je n’ai pas encore été arrêté. Je suis prêt à aller en prison.» Comme publicité, on a rarement fait mieux. Les policiers sont finalement intervenus hier et il a été arrêté et devra faire face à des accusations (voir page 29).
DÉSOBÉISSANCE CIVILE
L’engouement des clients qui, euxmêmes, enfreignent la loi contribue à la détérioration du sens civique. Si les commerces voués à la vente de la marijuana ne respectent pas les lois actuelles, pourquoi donc les dépanneurs par exemple les respecteraient-ils? Pourquoi l’alcool et les cigarettes ne seraient-ils pas vendus aux moins de dix-huit ans? Mais la désobéissance civile est rarement une vertu dans nos sociétés de droit.
Le plus surprenant est la déclaration de Philippe Couillard.
«On décrit ces boutiques comme illégales. Je ne prendrais pas ça comme une conclusion avant d’avoir moimême étudié la chose.»
La prudence du premier ministre est-elle justifiée par la crainte de perdre des électeurs eux-mêmes adeptes du pot?
Car tant que Justin Trudeau, un adepte jovial, n’aura pas fait passer sa loi, nul ne peut violer la loi en vigueur. Stone ou gelé. Et même des premiers ministres!