Au panthéon des étoiles
Comme le veut la tradition, nous vous présentons aujourd'hui un bilan personnalisé de l'année parlementaire 2016. Nous avons donné des étoiles de manière à signifier notre appréciation. Tous n’apparaissent pas au panthéon: c’est un choix obligé par le grand nombre d'acteurs en présence. Mais nous espérons avoir rendu justice à ceux et celles qui ont brillé parmi les meilleurs en leur accordant un maximum d'étoiles. Ceux qui méritent notre déconsidération en ont eu moins... Bonne lecture.
Étoiles GOUVERNEMENTALES MARTIN COITEUX
Ministre de la Sécurité publique et des Affaires municipales, M. Coiteux passe d’un pitbull à l’autre comme un maîtrechien, déléguant à Québec et à Montréal des pouvoirs somme toute inoffensifs. Ce qui ne veut pas dire qu’il y aura conséquemment délestage de ressources humaines dans son propre ministère.
CARLOS LEITAO
Il n’arrive pas souvent qu’un ministre des Finances suscite la sympathie. Affable, M. Leitao a sorti le Québec du marasme financier avec plus d’humilité que son chef. Il a brillé un peu moins dans le dossier malodorant de l’ex-société immobilière du Québec et des guichets de L’AMF.
GAÉTAN BARRETTE
Constamment décrié par les syndicats (en maraudage), et malgré le brouhaha entourant les patates en poudre, le ministre de la Santé a présenté un projet de loi qui accentue encore un peu plus la pression sur les médecins et resserre les contrôles de la RAMQ sur les médicaments.
SÉBASTIEN PROULX
Le ministre de l’éducation, et accessoirement de la Famille, a eu la bonne idée de tenir un forum sur la réussite scolaire. On en verra peut-être les bienfaits un jour, mais c’est déjà ça de pris. À l’aise sur le plancher des vaches, il héritera des dossiers de la capitale et des projets de Labeaume.
JEAN-MARC FOURNIER
Fine lame du Salon bleu, le ministre des Affaires intergouvernementales canadiennes voit maintenant approcher l’heure des pourparlers constitutionnels. Si les Autochtones ont des demandes, pourquoi se tenir à l’écart du Canada? Surtout que le PQ a reporté son référendum.
DOMINIQUE ANGLADE
Ministre de l’économie, de la Science et de l’innovation, Mme Anglade a eu une année 2016 plutôt difficile. La vente de RONA et de Saint-hubert ne l’a pas mise en valeur. Un comité sur l’économie qui oublie Québec, ce n’est pas fort non plus!
FRANÇOIS BLAIS
Spécialiste du revenu minimum, le ministre de la Solidarité sociale a été mis à l’écart quand Sam Hamad s’est imposé dans le débat sur la construction d’un troisième lien routier entre Québec et Lévis. L’appui des libéraux de la capitale à la démarche de M. Hamad était un affront au ministre Blais.
STÉPHANIE VALLÉE
La ministre de la Justice a dû porter les dossiers les plus difficiles du gouvernement. Mais son projet de loi sur la neutralité religieuse ouvre les vannes aux accommodements. En mettant en évidence la tradition de lenteur de son ministère, la Cour suprême l’a placée dans une situation indéfendable.
LUC FORTIN
Le pauvre député de Sherbrooke semble toujours épuisé par les trajets sur les routes 10, 20 et 40 et n’a pas l’air à l’aise dans son rôle de parrain du showbiz. À la mort de Leonard Cohen, c’est Christine St-pierre qui semblait être la ministre de la Culture.
LAURENT LESSARD
Au pays du no-fault, le ministère des Transports ne risque pas grand-chose, mais l’actuel titulaire du plus gros donneur d’ouvrage du gouvernement ne peut servir d’exemple aux bureaucrates en mal d’éthique. Certains le renvoient à l’agriculture.
Étoiles des OPPOSITIONS FRANÇOIS PARADIS
Le député de Lévis s’avère un politicien pugnace. Au départ, ses critiques de la nourriture servie dans les CHSLD provoquaient des haussements d’épaules. Mais le ministère de la Santé a dû finalement sortir ses tables d’hôte pour montrer que les choses sont appelées à changer.
ÉRIC CAIRE
Dans les dossiers éthiques, le député de La Peltrie donne la mesure de son talent. Le ministre des Transports, Laurent Lessard, en a eu plein les bras avec l’incroyable succès de son bon ami Yvon Nadeau. M. Caire est aussi le véritable chef de l’opposition dans la capitale, le seul osant contredire Régis Labeaume.
AGNÈS MALTAIS
La députée de Taschereau a une façon bien à elle de lancer des attaques contre le gouvernement. Quand l’affaire de la Société immobilière a éclaté, elle s’en est donné à coeur joie, soulignant à gros traits la proximité de William Bartlett avec Philippe Couillard. Laurent Lessard a aussi subi ses foudres.
CLAIRE SAMSON
Plutôt effacée, la députée caquiste d’iberville a produit un important rapport sur la francisation des immigrants qui a ravi les souverainistes et fait rougir le PQ. Elle n’est pas l’incarnation de la combativité, mais le sérieux de ses propositions impose le respect.