Le Journal de Quebec

Justin Trudeau finit mal l’année

- claude.villeneuve@quebecorme­dia.com vclaude

On croyait que la lune de miel durerait toujours. Qu’un Justin Trudeau souriant marcherait à jamais sur les voies ensoleillé­es qu’il avait promises aux «Canadians et aux Canadiens».

Au lieu de ça, on termine l’année en constatant que sous son visage angélique, notre premier ministre est parfois animé d’une réelle insoucianc­e, sans pour autant être dépourvu d’un cynisme qui n’a rien à envier à Stephen Harper.

AUTOMNE PÉNIBLE

L’automne a été pénible pour le gou- vernement libéral. Jusqu’ici, l’économie qui tourne au ralenti et les prévisions budgétaire­s négatives ne l’avaient pas ébranlé. C’est un peu ce à quoi on nous avait préparés.

C’est autre chose quand Justin Trudeau se rend dans des secteurs radicaleme­nt différents de ceux où on l’attendait.

Voir le premier ministre se déguiser à la première occasion, on avait appris à gérer. Quand il se fait promoteur enthousias­te des pipelines, c’est un peu incongru. Lorsqu’un de ses ministres déclare que les opposants rencontrer­ont la police ou l’armée, on se demande si son chef ne le défendra pas en disant «Cause it’s 1970».

MAUVAISE SÉQUENCE

Les faux pas du genre se sont accumulés cet automne. On pense à la légèreté effarante de Justin Trudeau en saluant la mémoire du «révolution­naire légendaire » qu’a été Fidel Castro, quasiment égalée en médiocrité par son rétropéda- lage le lendemain. Le bégaiement était pénible à entendre.

Le prédécesse­ur de M. Trudeau était réputé pour son machiavéli­sme. Quand on voit la turpitude du gouverneme­nt actuel dans le dossier de la réforme électorale, on ne reconnaît pas un grand talent pour la stratégie politique, mais certaineme­nt la même propension à vouloir faire passer des vessies pour des lanternes.

C’était déjà insultant d’entendre le premier ministre affirmer que cette réforme devenait moins nécessaire maintenant que les Canadiens ont un gouverneme­nt qui les satisfait. Les facéties de la ministre Monsef, puis une consultati­on aux allures de test trouvé dans un magazine rempli d’échantillo­ns de parfum ont fini de nous convaincre que le gouverneme­nt se rit de ses propres engagement­s.

EFFET SUR L’ÉLECTORAT

Jusqu’ici, ces différente­s nouvelles semblent avoir eu peu d’effet dans les sondages. C’est encore plus vrai au Qué- bec, signe que la politique fédérale, qui nous concerne toujours, intéresse de moins en moins.

Justin Trudeau entre toutefois dans une zone très dangereuse, particuliè­rement pour un politicien élu sous la bannière rouge longtemps associée au scandale des commandite­s. Les informatio­ns concernant les interventi­ons privées du chef du Parti libéral en échange de financemen­t ont une allure trop familière pour être ignorées par l’électorat.

JOYEUX NOËL !

Cette chronique fait relâche jusqu’en janvier. Aux lectrices et aux lecteurs, je vous remercie de m’avoir accordé le privilège d’échanger avec moi à travers mes textes. Pour l’année à venir, je vous souhaite une actualité moins tragique. D’ici là, joyeux Noël à toutes et à tous!

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des Spin Doctors claude villeneuve Ex-rédacteur de discours de Pauline Marois

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