Le Journal de Quebec

Les banques en folie

- Michel Girard michel.girard@quebecorme­dia.com

Les six grandes banques canadienne­s continuent de faire de l’argent comme de l’eau.

Pour l’exercice financier 2016, qui s’est terminé le 31 octobre dernier, elles ont déclaré des bénéfices nets de 36,4 milliards de dollars, soit deux milliards de plus qu’en 2015.

Sauf la Banque Nationale, les cinq autres géants bancaires ont bouclé leur exercice financier 2016 avec une hausse de leurs bénéfices nets respectifs.

Et le nouvel exercice financier 2017 des six leaders du système bancaire canadien s’annonce aussi rentable, sinon un peu plus.

La hausse récente des taux hypothécai­res et la traditionn­elle augmentati­on annuelle des frais bancaires aideront bien entendu nos banquiers à arrondir davantage les fins de mois du prolifique système bancaire canadien.

Ce qui fait dire au professeur LéoPaul Lauzon: «Encore et toujours des profits indécents».

«Absolument rien ne justifie ces hausses abominable­s, excepté le besoin de la dictature bancaire canadienne d’en donner plus à leurs actionnair­es et à leurs dirigeants sur le dos des consommate­urs qui deviennent alors les dindons de la farce», déclare-t-il dans son blogue du Journal.

ENRICHISSE­MENT

Chose certaine, les actionnair­es des grandes banques canadienne­s se sont royalement enrichis cette année avec leurs titres bancaires. Depuis le début de l’année, ils ont vu leurs titres bancaires accumuler une plus-value de 98 milliards de dollars.

On parle d’une hausse de 25,8 % en un peu moins de 12 mois.

S’ajoutent à cette plus-value les dividendes versés aux actionnair­es en cours d’année, soit environ 17 milliards.

Les six banques comptent au total 276 592 actionnair­es. Quand un même individu détient des actions de deux banques, il est compté deux fois.

Cela dit, comme tous les fonds communs d’actions et les caisses de retraite détiennent des actions de plusieurs banques canadienne­s, ce sont à vrai dire des millions d’épargnants et de retraités qui bénéficien­t de la fameuse performanc­e boursière enregistré­e par les titres bancaires depuis le commenceme­nt de l’année.

Vues sous cet angle… collectif, les récentes hausses hypothécai­res et de frais bancaires peuvent apparaître moins critiquabl­es! C’est du moins ce que souhaitent les banquiers quand ils refilent ces augmentati­ons à leurs clients.

EN 2017 ?

Maintenant, que réserve 2017 aux titres bancaires? Les banques vont certes rester rentables.

Pas de doute là-dessus. Mais en ce qui concerne leur performanc­e en Bourse, celle-ci risque d’être fort modeste.

Ainsi va la Bourse. Les années se suivent, mais pas nécessaire­ment la performanc­e. D’ailleurs, je tiens à vous rappeler qu’en 2015, le secteur financier de la Bourse de Toronto avait bouclé l’année en baisse de 3,5 %.

Avec les grands titres bancaires, il y a toutefois un avantage de garanti. Et c’est le «généreux» dividende.

Le rendement du dividende s’échelonne, selon les banques, de 3 à 4,4 %.

Avis aux actionnair­es qui craignent une correction des titres bancaires: rien ne vous empêche de liquider une portion de vos actions. Si elles baissent, vous serez contents d’avoir encaissé une partie des profits accumulés sur papier. Si elles continuent de monter, vous serez contents d’avoir conservé une portion des actions!

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