Le Journal de Quebec

Après un an, ils ont une « vraie vie québécoise »

Les Romhein vont à l’école la semaine et magasinent chez Costco le week-end

- SARAH-MAUDE LEFEBVRE

À son arrivée au Québec, Loay Romhein ne possédait que six valises pour commencer sa nouvelle vie. Un an plus tard, sa femme et ses enfants parlent couramment français, et la famille possède même une carte de chez Costco, «comme de vrais Québécois».

En novembre 2015, Le Journal rencontrai­t pour la première fois la famille Romhein, des réfugiés syriens qui venaient de poser leurs valises en sol québécois.

Leur appartemen­t ne contenait alors qu’un matelas, déposé à même le sol, et six valises. Rencontrés plus tôt cette semaine dans leur demeure lavalloise maintenant coquetteme­nt meublée, Loay et sa femme, Laura, ont avoué ne pas encore réaliser à quel point leur vie a changé en l’espace de 14 mois.

«Tout va si vite! On va à l’école. On revient à la maison en vitesse pour faire le souper. Le week-end, on va chez Costco. On manque de temps pour tout faire. Une vraie famille québécoise!» lance le père de famille en riant.

LE FRANÇAIS POUR « SURVIVRE »

César, 9 ans, et Evan, 7 ans, parlent maintenant couramment français, tout comme leur mère Laura qui suit des cours de langue à temps plein depuis février dernier.

«Je ne trouve pas ça difficile, le français. J’ai trouvé ça plus difficile apprendre à skier. Je suis tombé plusieurs fois, mais je me suis amélioré», relate César.

Son père, qui travaillai­t depuis son arrivée comme technicien dentaire dans une clinique de Montréal, vient de démissionn­er de son poste pour étudier lui aussi le français à temps plein.

«On a de l’argent de côté, alors je peux me le permettre. J’ai compris qu’on ne peut pas survivre au Québec si on ne parle pas français. C’est important si on veut sentir qu’on fait partie de la communauté», explique Loay, qui s’exprime en anglais.

RÊVER À SAINT-HYACINTHE

Bien qu’ils soient «très heureux» à Laval, Loay et Laura regardent souvent sur le web des images de la ville de Saint-hyacinthe, où ils souhaitent éventuelle­ment s’établir.

«On veut vivre plus à la campagne. C’est un mode de vie qu’on aime. Et aussi un rêve», indique Loay, qui souhaite également se lancer en affaires.

César, lui, ne se préoccupe guère de savoir où il vivra, tant il est fasciné par sa nouvelle vie. «En Syrie, avant qu’on parte, l’électricit­é coupait toutes les trois heures. Ici, il y en a tout le temps!»

UN VRAI NOËL QUÉBÉCOIS !

Il y a quelques mois, à la suite de la parution de l’article du Journal, une famille québécoise a contacté les Romhein par Facebook, «simplement pour leur souhaiter la bienvenue».

«Nous sommes devenus amis et ils nous ont invités à fêter Noël chez eux, cette année. On a vraiment hâte. Un vrai Noël québécois!» se réjouit Loay.

La famille fêtera aussi une deuxième fois, par Skype, avec sa parenté restée en Syrie.

«On est tristes et inquiets pour eux, confie César. C’est pour ça que j’ai écrit au père Noël. Ce que je veux comme cadeau, c’est que mes grands-parents nous rejoignent ici, au Québec.»

 ??  ?? À leur arrivée à Montréal en octobre 2015 comme réfugiés, les Romhein ne possédaien­t en tout et pour tout que six valises. Un an et deux mois plus tard, Loay Romhein, sa femme Laura Moussa et leurs enfants, César ( 9 ans ) et Evan ( 7 ans ), adorent...
À leur arrivée à Montréal en octobre 2015 comme réfugiés, les Romhein ne possédaien­t en tout et pour tout que six valises. Un an et deux mois plus tard, Loay Romhein, sa femme Laura Moussa et leurs enfants, César ( 9 ans ) et Evan ( 7 ans ), adorent...
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada