Le Journal de Quebec

L’orgueil de Price

- PIERRE DUROCHER

On était dû pour une petite controvers­e chez le Canadien.

Lorsque Michel Therrien a décidé de retirer Carey Price du match après le quatrième but des Sharks en deuxième période, le vétéran gardien était en «beau joual vert».

En plus de ne pas avoir encouragé Al Montoya en quittant la patinoire, il a lancé un long regard en direction du banc des joueurs. Les images à la télévision étaient claires et je ne pense pas que Price dévisageai­t le vendeur de popcorn!

Ça n’avait rien à voir, cependant, avec le genre de regard que Patrick Roy avait lancé à Mario Tremblay le soir du 2 décembre 1995 au Forum. Le contexte était bien différent.

Price était furieux. L’était-il autant contre ses coéquipier­s, qui jouaient mal devant lui? Il n’a pas fourni d’explicatio­ns après le match, lui qui a préféré suivre la troisième période en restant dans le vestiaire.

Price n’avait pas été remplacé au cours d’une rencontre depuis un revers de 7 à 1 le 13 octobre 2014 à Tampa. Il a été piqué dans son orgueil.

UNE DÉCISION LOGIQUE

Pourtant, Therrien a pris une décision logique en retirant Price d’un match où il a été abandonné par ses coéquipier­s en première période. On croyait même que l’entraîneur aurait pu le remplacer par Montoya après un premier engagement au cours duquel le Canadien, fort indiscipli­né, s’est fait dévorer tout rond par les Sharks.

On se disait alors qu’il valait peut-être mieux oublier ce match contre les Sharks pour revenir à la charge avec Price devant le filet ce soir à Washington et c’est ce qui se produira. C’est la deuxième fois que Carey pète les plombs en l’espace d’une semaine. On se souvient de son geste de frustratio­n aux dépens de Kyle Palmieri, des Devils.

IMPARDONNA­BLE

La performanc­e offerte par les joueurs du Canadien en première période, alors que les visiteurs ont dominé 15 à 4 au chapitre des tirs au but, était impardonna­ble.

L’équipe n’avait-elle pas disposé de trois jours de répit depuis son dernier match contre les Bruins? Pourquoi le CH a-t-il attendu en seconde moitié de rencontre pour se mettre à jouer du hockey inspiré?

Bien entendu, le Tricolore devait se débrouille­r sans les services de trois attaquants, Alex Galchenyuk, David Desharnais et Andrew Shaw. Ça n’excuse cependant pas le manque d’effort et de discipline en première période.

Un point positif dans cette défaite: la performanc­e encouragea­nte du colosse Michael Mccarron, qui finira bien par obtenir une véritable chance de faire ses preuves à Montréal.

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