Le renvoi du chauffeur ivre contesté
Le syndicat se bat vigoureusement contre la mise à pied de l’employé de la Société de transport de Lévis
Le sort du chauffeur de la Stlévis arrêté ivre au volant de son autobus l’hiver dernier n’est pas encore scellé et le syndicat conteste vigoureusement la mise à pied de son employé, qui avait un dossier vierge après 23 ans de service.
Jacques Lehouillier, 63 ans, a été arrêté le 9 février dernier avec le triple de la limite permise d’alcool alors qu’il transportait des passagers. Il a été suspendu sans salaire et éventuellement congédié, ce que le syndicat conteste. La cause devait être entendue par un arbitre le 22 novembre dernier, mais elle a été reportée et ne sera pas entendue avant l’été prochain.
«Le syndicat n’abandonnera jamais un de ses membres», martèle son président, Stéphane Girard, qui avait présenté ses «excuses» à la direction au lendemain de l’arrestation. Dans son plaidoyer, le syndicat dira que la direction était au courant des difficultés personnelles que vivait M. Lehouillier ( voir l’autre article) et des problèmes d’alcool qui en découlaient. «L’employeur savait et il n’a rien fait!»
PAS D’AIDE
«On a demandé à l’employeur d’aider notre employé qui avait des problèmes», explique-t-il. «On voulait lui payer une cure, avec la participation financière du syndicat et l’employeur a refusé de le faire», regrette M. Girard.
Il évoquera aussi la Charte des droits et libertés pour plaider que l’alcoolisme «est aussi une maladie» et que l’employé subit de la discrimination en raison de cette maladie.
M. Girard montre aussi du doigt l’absence de supervision lorsqu’un chauffeur se présente au travail. À certaines heures, le chauffeur peut entrer dans le garage, faire sa routine et partir sur la route sans avoir parlé à qui que ce soit. La direction ne peut donc pas vérifier si le chauffeur «est en état de travailler», déplore M. Girard. «C’est inacceptable.»
OUVERTURE
Le président le la Stlévis n’est «pas réfractaire à ça», mais ça ne règle pas tout, insiste Michel Patry. D’une part, un chauffeur qui montre patte blanche le matin n’est pas garant du reste le journée.
D’autre part, il insiste pour dire que «la responsabilité première d’avoir ce qu’il faut pour conduire un autobus appartient à l’individu qui est derrière le volant».
Pour le reste, M. Patry a préféré jouer de prudence puisque la cause se retrouve devant les tribunaux. pierre-olivier.fortin@quebecormedia.com