Le Journal de Quebec

« J’aurais dû rester chez nous »

- PIERRE-OLIVIER FORTIN

«J’aurais dû rester chez nous», a déclaré lors de son arrestatio­n, l’hiver dernier, le chauffeur d’autobus de la Stlévis qui conduisait des passagers avec le triple de la limite permise.

Jacques Lehouillie­r, de Lévis, a été arrêté le 9 février dernier sur l’autoroute 20 pour une capacité de conduite affaiblie par l’alcool et a plaidé coupable le 6 juin devant un juge de la Cour municipale, à Québec.

Dans l’enregistre­ment de l’audience, la procureure de la ville raconte que M. Lehouillie­r n’allait «pas bien». Ce soir-là, des passagers ont appelé la police après avoir senti une odeur d’alcool, constaté des freinages brusques et une conduite erratique. Le chauffeur s’est même trompé de chemin.

« DÉMARCHE CHANCELANT­E »

Au moment de son arrestatio­n, «les policiers ont constaté les yeux rouges injectés de sang, l’haleine d’alcool, la démarche chancelant­e. Monsieur est incapable d’attacher son manteau», énumère Me Ève Rioux.

Son taux d’alcool était de 230 mg, soit le triple de la limite légale ( voir l’encadré). La poursuite l’a d’ailleurs souligné à titre de facteur aggravant. Le juge s’est rendu à la suggestion commune des procureurs: 2000 $ d’amende et une interdicti­on de conduire pendant trois ans ou trois mois après l’installati­on d’un antidémarr­eur.

M. Lehouillie­r a suivi une thérapie et a remis une lettre d’excuses à son employeur. Il a tout de même été suspendu sur-le-champ après les faits et congédié par la suite.

« MALHEUREUX ET REGRETTABL­E »

Et ça, il l’a avalé de travers. En entrevue au Journal, M. Lehouillie­r qualifie ses actes de «malheureux et regrettabl­e». Il déplore toutefois ce qu’il qualifie de «coup d’éclat» de la Stlévis et de la Ville. «Après 23 ans de service, au lieu de s’occuper un peu de moi, ils ont ouvert la porte et m’ont donné un coup de pied au cul.»

Avant le jour fatidique, son dossier était «vierge» et il n’a plus de problèmes d’alcool. Il admet avoir sombré, l’hiver dernier, en raison d’une «histoire de séparation» difficile.

Il jure qu’aujourd’hui tout est «réglé». Il s’est retrouvé un emploi et conduit tous les jours.

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