Une boutique de Québec fait le choix de suivre les lois
Pendant que le «prince du pot» a fait grand bruit en ouvrant huit boutiques aussitôt fermées à Montréal, un commerçant de Québec qui a choisi de respecter la législation en place continue ses affaires en n’étant nullement inquiété de voir les policiers débarquer chez lui.
Le propriétaire du Centre de ressources cannabis de la Capitale, Régis Gaudet, affirme que Marc Emery a été ambitieux en ouvrant huit boutiques simultanément pour vendre du cannabis récréatif sans prescription.
«Ils ont joué un peu gros à Montréal. On est au courant des lois et ils savaient à quoi s’attendre, mais ça fait aussi partie du personnage et de sa désobéissance civile», estime l’homme d’affaires.
DANS LES RÈGLES
Lui aussi fait dans le commerce de la marijuana, mais il a fait le choix de rester dans les balises législatives, ce qui lui a évité les visites policières jusqu’à maintenant. «On veut fonctionner selon les lois. Nous sommes plus un service de référence, sinon on a vu vendredi que nous n’aurions pas fait long feu en tant que dispensaire», explique le propriétaire du CRC Capitale, qui n’a aucun inventaire de cannabis ou de produits dérivés.
Analyse du dossier médical, prise de contact avec des médecins de Colombie-Britannique ou du Québec qui acceptent d’en prescrire, commande auprès de producteurs licenciés ou même accompagnement pour les demandes de production maison, Régis Gaudet s’occupe de tout.
BEAUCOUP D’INFORMATION
Il agit en fait comme un conseiller auprès de gens qui veulent obtenir du cannabis médicinal, la seule façon de se procurer légalement la drogue au pays. «Il y a une différence entre le récréatif et le médical.
Nous faisons une grosse job d’information auprès des gens qui se questionnent sur les effets du cannabis et nous les accompagnons dans le processus», souligne celui qui a pignon sur rue dans Limoilou. «Après tout le processus administratif qui prend quelques jours, le client peut commander en ligne et recevoir son colis par la poste en 48 heures», explique-t-il, rappelant la légalité de la chose, contrairement aux boutiques Culture Cannabis de Montréal.
Si le passage à Montréal du «prince du pot» a fait beaucoup de bruit, Régis Gaudet se réjouit malgré tout qu’il ait permis de faire parler de la cause qui lui tient à coeur. «Plus on en parle, plus les gens auront de l’information objective sur le sujet. C’est un peu l’effet de balancier emmené par le genre d’action qu’on a vu vendredi.»