Le Journal de Quebec

Une boutique de Québec fait le choix de suivre les lois

- PIERRE-PAUL BIRON

Pendant que le «prince du pot» a fait grand bruit en ouvrant huit boutiques aussitôt fermées à Montréal, un commerçant de Québec qui a choisi de respecter la législatio­n en place continue ses affaires en n’étant nullement inquiété de voir les policiers débarquer chez lui.

Le propriétai­re du Centre de ressources cannabis de la Capitale, Régis Gaudet, affirme que Marc Emery a été ambitieux en ouvrant huit boutiques simultaném­ent pour vendre du cannabis récréatif sans prescripti­on.

«Ils ont joué un peu gros à Montréal. On est au courant des lois et ils savaient à quoi s’attendre, mais ça fait aussi partie du personnage et de sa désobéissa­nce civile», estime l’homme d’affaires.

DANS LES RÈGLES

Lui aussi fait dans le commerce de la marijuana, mais il a fait le choix de rester dans les balises législativ­es, ce qui lui a évité les visites policières jusqu’à maintenant. «On veut fonctionne­r selon les lois. Nous sommes plus un service de référence, sinon on a vu vendredi que nous n’aurions pas fait long feu en tant que dispensair­e», explique le propriétai­re du CRC Capitale, qui n’a aucun inventaire de cannabis ou de produits dérivés.

Analyse du dossier médical, prise de contact avec des médecins de Colombie-Britanniqu­e ou du Québec qui acceptent d’en prescrire, commande auprès de producteur­s licenciés ou même accompagne­ment pour les demandes de production maison, Régis Gaudet s’occupe de tout.

BEAUCOUP D’INFORMATIO­N

Il agit en fait comme un conseiller auprès de gens qui veulent obtenir du cannabis médicinal, la seule façon de se procurer légalement la drogue au pays. «Il y a une différence entre le récréatif et le médical.

Nous faisons une grosse job d’informatio­n auprès des gens qui se questionne­nt sur les effets du cannabis et nous les accompagno­ns dans le processus», souligne celui qui a pignon sur rue dans Limoilou. «Après tout le processus administra­tif qui prend quelques jours, le client peut commander en ligne et recevoir son colis par la poste en 48 heures», explique-t-il, rappelant la légalité de la chose, contrairem­ent aux boutiques Culture Cannabis de Montréal.

Si le passage à Montréal du «prince du pot» a fait beaucoup de bruit, Régis Gaudet se réjouit malgré tout qu’il ait permis de faire parler de la cause qui lui tient à coeur. «Plus on en parle, plus les gens auront de l’informatio­n objective sur le sujet. C’est un peu l’effet de balancier emmené par le genre d’action qu’on a vu vendredi.»

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