Des cégeps paieront les frais de leurs élèves
RIVIÈRE-DU-LOUP | Pendant que des cégeps de région paieront une partie du loyer à des étudiants de Montréal ou de Québec pour remplir leurs classes, des parents de jeunes de villages éloignés qui doivent déménager pour aller au cégep le plus proche souhaiteraient avoir de l’aide.
À compter de septembre prochain, les cégeps en baisse d’effectifs se partageront 1,5 M$ pour attirer des étudiants des grands centres. Certains cégeps ont décidé de payer une partie de leur loyer, d’autres offriront de l’aide pour l’épicerie ou des bourses d’études.
Les cégeps veulent ainsi attirer des jeunes des grands centres afin d’augmenter leurs effectifs étudiants.
Villages éloignés
Or, dans plusieurs régions, des jeunes de villages éloignés doivent pour la plupart quitter la maison familiale pour étudier au cégep le plus proche. Ils ne sont pas admissibles au programme.
C’est le cas d’étudiants du Témiscamingue, dont le cégep le plus près se trouve à Rouyn-noranda à 90 minutes de route.
«Ça aurait été bien qu’on pense à nous. Les gens de l’extérieur, ce qu’ils vont faire, c’est venir s’éduquer ici et repartir dans leurs centres. Ma fille, elle, a de bonnes chances de travailler ici, près de sa famille», croit Jean-luc Roch, un père de quatre enfants de Ville-marie dont l’aînée étudiera au cégep l’an prochain.
Il doute que des programmes soient sauvés dans les cégeps de région parce que quelques étudiants de Montréal ou Québec décident d’aller y étudier.
garder un programme ouvert
La Fédération des cégeps du Québec demandait une telle mesure et croit qu’elle peut éventuellement être à l’avantage des cégépiens des régions. «Ces élèves qui viendront des villes permettront peut-être de garder un programme dans une région», croit le PDG de la Fédération, Bernard Tremblay.
Pour les étudiants des régions, reste donc les prêts et bourses traditionnels ou les bourses de fondations.
modeste, mais intéressant
Le Cégep de Rivière-du-loup par exemple aura droit à 70 000 $ pour mettre en place ses incitatifs, soit des bourses de persévérance et la résidence payée pour une année scolaire pour certains programmes, comme Graphisme ou Design d’intérieur.
«C’est un outil modeste, mais intéressant. On pense pouvoir aller chercher une douzaine d’étudiants avec ça. Est-ce que ce serait uniquement à cause de ça? C’est dur à dire. Mais si on les a, on ne va sûrement pas les refuser», lance René Gingras, directeur du Cégep de Rivièredu-loup.