Financement universitaire : encore le chaos
Cette semaine, Le Journal nous apprenait que le calcul du financement universitaire était encore dans l’impasse. Le ministère de l’enseignement supérieur (MES) n’a plus les ressources pour faire les calculs nécessaires. En 2013, le gouvernement avait même embauché une ancienne fonctionnaire pour venir expliquer le financement universitaire dans le cadre du sommet sur l’éducation. Comment se fait-il que, quatre ans plus tard, rien n’ait avancé?
CINQ ANS
Il y a cinq ans, j’étais à la tête de la FEUQ. Plusieurs inégalités étaient déjà visibles dans le financement universitaire et nous proposions des modifications claires dans les transferts entre les fonds pédagogiques et les fonds des immobilisations. Les professeurs se voyaient remplacés par des chargés de cours. Les nouveaux pavillons se créaient comme des champignons malgré l’absence de nouvelles clientèles pour les fréquenter, laissant à l’abandon des structures existantes.
Bref, déjà, à l’époque, nous savions que le système «frapperait un mur».
INVESTISSEMENT POSTSECONDAIRE
Dans la foulée des investissements annoncés conjointement par Québec et Ottawa, bien que ces investissements soient intéressants, il y a deux problèmes.
Premièrement, les transferts dirigés d’ottawa viennent faire une brèche dans les ententes passées entre le Canada et le Québec. Québec n’a pas la possibilité de revoir les investissements pour les déplacer, par exemple, dans l’enseignement. Il se doit d’investir dans les structures. Le premier ministre a beau répéter que ce n’est pas «que du béton», cela reste d’abord du béton.
Deuxièmement, sans avoir un regard global sur son parc immobilier, car les universités sont des institutions autonomes, comment le gouvernement peut-il s’assurer de ne pas créer encore plus d’inégalités entre les institutions? Lui qui n’arrive pas à comprendre sa propre grille de financement.
C’est encore une situation d’investissement maintenant et de réflexion plus tard. Pour avoir déjà joué dans ce scénario, il n’annonce rien de bon.