Des coupes ciblées
Le gouvernement Couillard a fait le choix de coupes paramétriques: un pourcentage de réduction de l’ensemble des dépenses pour la plupart des ministères, d’autres se voyant contraints à un pourcentage limité d’augmentation de leurs dépenses. En tenant compte des travaux de la commission Robillard, dont le mandat était précisément d’analyser la pertinence des programmes gouvernementaux et dont il a ignoré complètement les recommandations, il aurait pu procéder plutôt à des coupes ciblées et envisager l’élimination pure et simple de certains programmes ou organismes. Cette méthode beaucoup plus exigeante aurait permis d’éviter de couper dans des services utiles ou nécessaires, comme en éducation, par exemple. Un exercice rigoureux d’analyse de tous les programmes aurait aussi permis de constater l’insuffisance de ressources dans certains domaines, comme, peut-être, au ministère de la Justice, et d’apporter certains correctifs.
Mentionnons aussi que la révision de la fiscalité par la commission Godbout aurait pu, en tablant sur les revenus, aider à la réduction du déficit. Mais Couillard a aussi ignoré les recommandations de cette Commission.
Grâce à son approche paramétrique, Couillard s’est constitué facilement une marge de manoeuvre et il peut désormais retourner des ressources à ceux qui crient le plus fort. Il pourra aussi distribuer des cadeaux à l’approche des élections.
Et la valse des millions est repartie: 150 M$ pour la justice, 100 M$ pour les urgences, etc. Vous souvenezvous que Mme Marois, alors ministre de la Santé, annonçait régulièrement des injections de millions pour une amélioration des urgences qui n’est jamais venue? Louis Dion