Le Journal de Quebec

Les spécialist­es ignorent pourquoi il est défiguré

Une affreuse masse recouvre son oeil gauche

- JEAN-FRANÇOIS RACINE

Défiguré depuis 18 mois par une affreuse masse, un homme de Portneuf attend encore que les spécialist­es découvrent ce mal qui recouvre totalement son oeil gauche.

Sylvain Lapointe continue de constater avec frustratio­n les dégâts sur son visage. Un an et demi plus tard, la réaction des gens qu’il croise n’a pas changé.

«C’est stable. J’ai eu une 10e biopsie et ils n’ont toujours pas de résultat concret», explique-t-il. Infection, tumeur, bactérie?

Des spécialist­es en dermatolog­ie et en ophtalmolo­gie continuent de chercher. La contributi­on d’experts de plusieurs pays étrangers n’a pas fait avancer sa cause jusqu’ici.

DIVERSES THÉORIES

Les médecins ont songé pendant un moment à la maladie de Kimura, un trouble inflammato­ire d’origine asiatique qui se présente sous forme de masses sous-cutanées dans la région de la tête et du cou.

En février, le CHU de Québec a reconnu les difficulté­s à trouver un traitement pour ce bouton sur le bord de la tempe qui a dégénéré.

DÉVISAGÉ EN PUBLIC

M. Lapointe a aussi essayé différents médicament­s, notamment la ciclospori­ne. Il a même testé pendant trois mois la thalidomid­e, vendue à la fin des années 1950 pour traiter la nausée chez les femmes enceintes et qui causait de graves malformati­ons du foetus. Au cours des dernières années, des essais cliniques ont constaté son efficacité pour traiter diverses affections.

«Ça n’a rien donné, sauf un trou dans le portefeuil­le», ajoute-t-il avec humour malgré sa situation peu enviable.

L’homme de 49 ans ne travaille plus et conduit très rarement sa voiture. Son oeil a été préservé, mais il ne voit pas en raison de l’amas de chair et de tissus. Il évite aussi de sortir sans se couvrir.

«Je me cache parce que j’attire trop l’attention. Il y a des gens très effrontés. Me faire regarder, ça va, mais me faire dévisager, ça me dérange.»

Même en faisant disparaîtr­e la masse, plusieurs chirurgies plastiques sont ensuite à prévoir pour reconstrui­re une partie de son visage.

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L’homme de 49 ans ne travaille plus et conduit très rarement sa voiture. Son oeil a été préservé, mais il ne voit pas en raison de l’amas de chair et de tissus.

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