Le Santa d’hélène Vachon
Constatant comme bien des gens que la planète va mal et qu’il serait bien de s’extraire temporairement du désastre, la talentueuse Hélène Vachon propose une fabuleuse et désopilante histoire de Noël, où le père Noël n’est pas du tout comme on le voit habi
Agnès, son héroïne, a 71 ans. Elle a une énergie formidable et un sens de l’humour grinçant. Travailleuse sociale, elle connaît les laissés-pour-compte, les mal en point, le pauvre monde. Quand son ami, l’inspecteur-chef Kevin Coquet, lui demande de débusquer un réseau de voleurs aux Galeries Barberon, elle n’hésite pas.
Mais elle est loin de se douter de ce qui l’attend! Agnès se retrouve dans un costume de père Noël, à accueillir les enfants dont les demandes la dépassent. Son costume n’est pas confortable et les situations devant lesquelles elle se trouve ne le sont pas trop non plus. À ses côtés, une fée des Étoiles avec une jolie pomme d’adam et prénommée Adrien.
« Faire sourire les gens »
Quelle histoire, quel humour et quelle plume! Page après page, ce roman déjanté est à lire absolument. «J’avais envie de montrer quelqu’un de mon âge: elle a 71 et j’ai 69. J’ai pensé au père Noël et à une histoire un peu loufoque. Ce que je voulais, c’est faire sourire les gens. Ça va un peu tristounet, de ce temps-là, et j’avais envie de quelque chose de libre, de rigolo, qui n’est pas blessant ni heurtant, juste un peu drôle», commente Hélène Vachon, en entrevue.
Hélène Vachon a écrit plusieurs livres pour les éditions jeunesse Foulire. «Quand on écrit pour les enfants, il faut être un petit peu retenue. Il faut faire attention à ce qu’on écrit, au vocabulaire. Mais j’avais envie de me laisser aller, dans ce livre, et laisser libre cours à l’humour. Je pense que l’humour, c’est important pour moi.»
Les personnages qu’elle décrit sont un peu inspirés des gens qu’elle croisait, plus jeune, dans le Mail Saint-roch, un centre commercial qui se trouvait dans la Basse-ville de Québec. «J’ai grandi sur la rue des Remparts et dans mon souvenir de jeunesse, c’est là que la vie se passait. Je sais que c’est pas un milieu facile, mais on y voyait une population intéressante, remplie de contrastes.»
«J’aime bien, quand j’écris, mettre des gens contrastés, qui ont des origines et des préoccupations différentes. C’est ce qui fait la richesse d’une ville, d’une société et d’une planète.»
L’écrivaine n’a jamais fait l’expérience d’être un père Noël. Mais elle s’est déjà retrouvée dans un ascenseur, avec le père Noël, dans le Mail Saint-roch. «Il n’était pas forcément content, heureux d’être père Noël. Mais c’était une job.» Mais le père Noël de son histoire est là tous les jours, avec sa fée des Étoiles et un renne particulièrement dodu...
Son roman fait du bien. Et doublement puisque pour chaque livre vendu, 5 $ (ses propres droits d’auteur et le profit des éditions Alto) sera versé aux Banques alimentaires du Québec. C’est une cause qui lui tient à coeur. «La pauvreté, les gens qui ont faim, c’est une chose que j’ai du mal à supporter. Avoir faim, aujourd’hui, au Québec, je trouve ça scandaleux. C’est un désastre. Pour chaque exemplaire qui se vend, c’est peut-être deux personnes qui mangent.»
» Hélène Vachon a publié une vingtaine d’ouvrages pour la jeunesse, des traductions et trois romans pour adultes. » Elle a été plusieurs fois finaliste à divers prix, lauréate du Prix littéraire du gouverneur général et du Prix du livre M. Christie. » Chaque livre vendu permettra un don de 5 $ aux Banques alimentaires du Québec, un organisme qui combat la faim, un repas à la fois.