Au coeur du système de santé
Francine Allard — Clinique Valrose, tome 5 : Mélissa, gros chagrin
Avec le cinquième et dernier tome de sa série à succès Clinique Valrose, Mélissa, gros chagrin, la populaire romancière Francine Allard poursuit ses réflexions et ses observations sur le système de santé québécois.
À travers l’histoire des médecins Lanthier, Raymond, Crevier et O’brien de la Clinique Valrose, elle décrit le sort des personnes âgées dans les centres d’hébergement privés. Elle s’indigne de ce qui s’y passe et tire ses informations de situations réelles, son mari étant médecin de famille depuis 1975.
Dans ce cinquième tome, les propriétaires de la Clinique Valrose se rendent compte que bien des choses doivent changer. L’accès à un médecin de fa- mille, l’accroissement des groupes de médecine familiale, la prévention, l’éducation auprès de la population, les soins palliatifs à domicile sont des moyens proposés pour soigner un système de santé mal en point. Et les médecins de la clinique ne sont pas exempts de drames dans leur vie personnelle.
Francine Allard croit que notre société doit se responsabiliser par rapport aux personnes en CHSLD, qu’on abandonne. «Mon mari, ça fait 40 ans qu’il s’occupe des vieux dans les centres d’accueil. J’ai une amie qui est en centre d’hébergement avec des gens qui ont l’alzheimer. J’y vais une fois par semaine. Je vois qu’ils mangent bien, mais qu’ils ne sont jamais contents», partage-t-elle.
L’ABANDON DES PROCHES
Une des plus grandes difficultés auxquelles ils se heurtent, poursuitelle, est l’abandon des proches. «C’est dur, quand on leur parle. Ils viennent les yeux pleins d’eau en disant: ma fille n’est pas venue depuis deux mois... je ne sais pas s’ils viendront me voir à Noël. C’est tellement plus préoccupant que de savoir si leurs patates sont en poudre ou véritables.»
Francine Allard considère que l’aide à domicile est souvent une solution. «Dans tous les tomes, j’en parle: j’adopte un vieil ami. C’est un projet que j’avais déjà mis sur pied il y a longtemps, et que j’ai mis dans le roman. Tu prends un vieux sur ta rue, qui est tout seul, et tu vas sortir ses vidanges, tu vas porter de la soupe de temps en temps, tu l’appelles pour savoir comment ça va. Une implication amicale, ça aiderait beaucoup de personnes âgées à rester à la maison.»
» Francine Allard a publié une soixantaine d’ouvrages, dont La couturière et De l’eau sur le papier. » Les livres de sa série font partie des ouvrages les plus empruntés dans les bibliothèques des Laurentides.