Ford se surpasse à nouveau
Depuis mon plus récent voyage en Californie, il y a deux choses qui me font quelque peu regretter d’habiter au Québec.
Tout d’abord, au moment même où je rentre à la maison, l’hiver s’est confortablement installé à Montréal, ce qui fait que le chaud soleil de l’état américain me manque considérablement.
Mais par-dessus tout, depuis que j’ai essayé le tout nouveau F-150 Raptor 2017, ce sont les pistes désertiques de la région d’anza Borrego qui me manquent terriblement.
Alors que je me trouvais dans cette région du sud de la Californie, j’ai pu tester les capacités hors route du 4x4 américain, et ce, tant dans des parcours montagneux que dans des chemins rocailleux et sablonneux complètement parsemés de trous et de dénivellations.
L’INCROYABLE SUSPENSION FOX
Ce qui frappe instantanément lorsque l’on conduit ce Raptor, c’est sa capacité à s’adapter à tous les types de conditions routières. Il est tout aussi confortable à conduire sur les routes asphaltées que dans les sentiers les plus brutaux.
Il faut souligner que le nouveau camion de Ford profite d’une suspension FOX qui fut spécialement conçue pour lui.
En comparaison de l’ancienne édition du Raptor, ce nouvel ensemble d’amortisseurs est 44 % plus large, alors que l’on passe d’un diamètre de 2,5 po à 3 po. Le débattement de la suspension augmente quant à lui de 0,8 po à l’avant (13 po) et de 1,9 po à l’arrière (13,9 po).
Combinés à l’ajout de stoppeurs hydrauliques intégrés ( Integrated hydraulic bump), ces changements apportés à la suspension permettent une meilleure absorption des chocs, en plus d’une douceur de roulement très appréciable sur la route.
PNEUS UNIQUES BF GOODRICH
En plus de son association avec FOX, Ford s’est allié à BF Goodrich pour la conception d’un pneu spécialement créé pour le Raptor.
Celui-ci, qui équipe de façon standard les deux éditions offertes (Super Cab et Super Crew), procure des performances exceptionnelles sur l’ensemble des surfaces routières sur lesquelles j’ai pu rouler.
Bien le «KO2» soit en mesure de four- nir une adhérence incroyable en sentier hors route, et ce, même à près de 170 km/h sur des pistes sablonneuses de type Baja, il demeure incroyablement confortable et silencieux sur la route.
Il sera intéressant de voir comment ce pneu homologué pour l’hiver répondra aux conditions hivernales de notre belle province.
TERRAIN MANAGEMENT SYSTEM
Au sein des nouvelles technologies dont est doté le Raptor 2017, l’on retrouve le Terrain Management System.
Ce dispositif permet de calibrer le moteur, la transmission, le freinage et le système de contrôle de la stabilité selon cinq réglages différents (Normal, Weather, Mud and Sand, Baja, Rock Crawl) qui correspondent à des conditions routières auxquelles le conducteur aurait à faire face.
NOUVELLE MOTORISATION PLUS PUISSANTE
Parmi les ajouts majeurs, il est impossible de passer sous silence le nouveau moteur Ecoboost V6 à double turbo de 3,5 L qui remplace la motorisation V8 qui habitait l’ancienne génération du Raptor.
Bien que ce nouveau bloc soit plus petit, il génère davantage de puissance avec une force 450 ch ainsi qu’un couple de 510 lb-pi, comparativement à 411 chevaux et 434 lb-pi pour le précédent V8.
Une transmission inconstante
L’autre ajout d’importance est sans contredit la mise en place d’une transmission automatique à 10 rapports, une première dans l’industrie de l’automobile. Développée en partenariat avec GM, elle m’a laissé perplexe.
Lorsque le véhicule est réglé en mode Baja, les changements de vitesse sont parfaitement synchronisés et adaptés à une demande à plein régime.
Toutefois, lorsque le Raptor se trouve en mode Normal, les passages sont plus hasardeux, surtout entre la 4e et la 5e vitesse. L’on remarque aisément que ceuxci sont trop brusques, surtout à bas régime.
On sent alors que les ingénieurs de Ford ont préféré privilégier des ratios favorisant des performances sportives accentuées, plutôt qu’une conduite régulière.
Un beau design qui manque de finition
Pour ce qui est du design, le constructeur américain semble avoir fait les choses en deux temps.
Lorsque l’on regarde l’esthétique extérieure, il est difficile de ne pas aimer le Raptor 2017. Il a beaucoup de gueule, surtout avec cette nouvelle grille avant ainsi que la porte du coffre qui arborent le gros logo «FORD».
En plus de l’intérieur des feux avant DEL qui a été noirci, les roues en alliage d’aluminium de 17 pouces (offertes en noir ou argent) donnent un style agressif et robuste au camion.
À l’intérieur, trop peu de modifications ont été apportées par les concepteurs de Ford. Un nouveau volant a bel et bien été installé, mais ce dernier est pourvu d’une lanière de cuir rouge qui sert à repérer le centre du volant, ce qui n’est pas très joli, voire agaçant dans le champ de vision.
On a aussi intégré le logo «RAPTOR» dans les sièges avant, mais pas dans ceux à l’arrière. Un manque de finition qui s’ajoute à un tableau de bord qui au- rait lui aussi bénéficié d’un logo ou d’une touche esthétique particulière.
Mais est-ce que tout cela me ferait hésiter à acheter un Raptor ? Eh bien, non !
Ford s’est encore une fois surpassé dans la conception de son camion. Il reste que j’ai un peu de difficulté à voir comment je parviendrais à exploiter celui-ci à son potentiel maximum dans notre belle province.
Il y a bien ici quelques pits de sable et sentiers hors route à emprunter avec le Raptor, mais je doute fort que ceux-ci puissent me procurer toute l’exaltation des pistes Baja de la Californie.
Vendu à partir de 67 899 $ (Super Cab), il sera intéressant de voir si ce magnifique joujou réussira à séduire les consommateurs québécois.