Sklavounos demeure exclu du caucus libéral
Le député devra d’abord faire une « déclaration » sur son comportement envers les femmes
Exonéré par les autorités judiciaires, Gerry Sklavounos demeure exclu du caucus libéral. Il devra faire une déclaration publique convaincante sur «sa façon de se gouverner» lorsqu’il côtoie des femmes s’il veut retourner au PLQ.
«Sa réintégration éventuelle au caucus libéral ne peut être ni immédiate ni automatique. On considère qu’elle doit s’accompagner d’une déclaration très forte de M. Sklavounos sur […] les femmes dans les milieux de travail, comment il entend se gouverner lui-même sur ces questions», a dit le premier ministre lors d’un point de presse à l’assemblée nationale vendredi.
Philippe Couillard rappelle qu’en plus des accusations d’alice Paquet, M. Sklavounos a été la cible «d’allégations quant à des problèmes de comportement potentiels par rapport à des professionnels de l’assemblée nationale».
« SENSIBILITÉ DE LA POPULATION »
«Sur le plan strictement légal, on peut dire que cette question spécifique [de l’accusation criminelle] a été jugée [...] Mais il y a également la question de la sensibilité de la population du Québec, des femmes du Québec particulièrement sur cet enjeu qui touche tous les milieux de travail», a dit M. Couillard.
Il compte s’entretenir la semaine prochaine avec M. Sklavounos, qui a été innocenté jeudi par le Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) d’une accusation de viol. Au matin, le ministre de la Santé, Gaétan Barrette, avait lui aussi soulevé le concept «d’acceptabilité sociale» dans le cas de la réintégration du député de Laurier-dorion.
«On passe de la justice, de l’environnement judiciaire, à l’environnement plutôt social. Il n’y a personne de parfait sur la terre. Il y a toujours une question d’acceptabilité sociale. Il y aura des discussions», a lancé M. Barrette à l’entrée du caucus présessionnel du PLQ hier à l’assemblée nationale.
AUCUN GESTE ILLÉGAL
Comme bien d’autres députés, M. Barrette souligne que le Directeur des poursuites criminelles et pénales a été «hyper affirmatif» dans sa décision, puisqu’il a mentionné que le député de Laurier-dorion n’a commis aucun geste illégal.
L’ancien policier Robert Poëti y voit aussi une preuve additionnelle de la probité de M. Sklavounos. «J’ai rarement vu quelque chose d’aussi clair et détaillé dans une lettre du DPCP [...] M. Sklavounos, non seulement, est blanchi, mais le DPCP déclare qu’il n’y a pas d’acte criminel», a-t-il lancé.
Gerry Sklavounos n’a pas rappelé Le Journal. Le DPCP a annoncé jeudi qu’il ne portait pas d’accusation contre le député Sklavounos, qui faisait face à des allégations d’agression sexuelle sur Alice Paquet, une jeune étudiante de l’université Laval.