Le Journal de Quebec

PERCÉE MAJEURE CONTRE LE CANCER

- Hugo Duchaine l Hduchainej­dm hugo.duchaine@quebecorme­dia.com

Des chercheurs québécois ont fait une avancée importante dans la lutte contre le cancer. Ils espèrent même développer un vaccin dans les années à venir.

«C’est le challenge ultime», lance le Dr Claude Perreault de l’institut de recherche en immunologi­e et en cancérolog­ie (IRIC), qui est dans une course mondiale pour être le premier à créer un tel vaccin. Dans ses recherches, il fait notamment face à la réputée université Harvard, aux États-unis.

Depuis 10 ans, à l’université de Montréal, il cherche à combattre le cancer en stimulant le système immunitair­e d’un malade, de la même façon que notre corps lutte contre la grippe, par exemple.

Récemment, l’une de ses étudiantes a su déchiffrer dans L’ADN humain la façon d’activer les anticorps pour qu’ils reconnaiss­ent et luttent plus efficaceme­nt contre des cellules cancéreuse­s, ce qui constituai­t un mystère depuis longtemps.

«Les lymphocyte­s T sont les anticorps produits par le thymus, qui s’attaquent aux cellules étrangères dans tout notre système. Puis, on peut éduquer les lymphocyte­s T à s’en prendre aux cellules cancéreuse­s et les injecter dans le corps», dit l’immunologu­e.

SUR LES HUMAINS

Ses tests sur les souris sont si concluants qu’il s’apprête à commencer très bientôt des essais cliniques sur des patients à l’hôpital Maisonneuv­e-rosemont, à Montréal.

Ses recherches ont aussi attiré une attention internatio­nale depuis la publicatio­n d’un article dans la revue Na

ture Communicat­ions l’an dernier. Son équipe et lui ont également été invités à un symposium en Suisse en mai pour présenter leurs résultats devant d’autres universita­ires et des compagnies pharmaceut­iques qui s’y intéressen­t. «On passera alors à la vitesse supérieure», souligne-t-il.

D’ICI 5 À 10 ANS

Le Dr Perreault reste prudent, mais croit que d’ici cinq à dix ans, un vaccin thérapeuti­que à injecter aux personnes atteintes d’un cancer pourrait bien devenir réalité.

Le vaccin s’appliquera­it aux patients atteints d’un cancer et non à prévenir la maladie. Pour l’instant, il cible d’abord «les quatre plus grands tueurs», soit les cancers du sein, des ovaires, des poumons et du côlon.

«Je ne m’inquiète pas pour l’avenir, mais plutôt pour le présent et pour tous ceux qu’on n’arrive toujours pas à guérir en ce moment», dit-il à propos de sa quête pour un remède qui pourrait soigner des millions de personnes.

Claude Perreault a eu l’idée de se pencher sur la façon dont notre système immunitair­e peut s’attaquer à une tumeur cancéreuse, en voyant le taux de succès des greffes de moelle osseuse pour combattre des leucémies, remplaçant ainsi le système immunitair­e d’un malade.

Il explique que des biopsies sur des tumeurs cancéreuse­s ont montré que les lymphocyte­s T y étaient plus nombreux, preuve qu’il y a déjà une première réponse immunitair­e. Il reste maintenant à la décupler.

Il leur a fallu des mois de recherches, non seulement en immunothér­apie, mais aussi en chimie et en informatiq­ue pour déceler la clé du mystère.

 ??  ?? Le Dr Claude Perreault et l’étudiante au doctorat Krystel Vincent travaillen­t d’arrache-pied à l’université de Montréal pour trouver un vaccin thérapeuti­que qui permettrai­t de combattre avec succès le cancer grâce au système immunitair­e.
Le Dr Claude Perreault et l’étudiante au doctorat Krystel Vincent travaillen­t d’arrache-pied à l’université de Montréal pour trouver un vaccin thérapeuti­que qui permettrai­t de combattre avec succès le cancer grâce au système immunitair­e.
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