Le Journal de Quebec

En rémission, elle cherche un remède

- HUGO DUCHAINE

Atteinte d’un cancer des ganglions à 19 ans et après l’échec de plusieurs traitement­s, Krystel Vincent a bien failli perdre tout espoir. Mais une greffe de moelle osseuse l’a guérie, lui permettant à son tour de chercher un remède au cancer.

«Je dois redonner une partie de ma guérison, car je sais que je suis en vie aujourd’hui grâce à la greffe», confie la femme de 31 ans, en rémission depuis 12 ans.

Mme Vincent complète actuelleme­nt un doctorat en immunobiol­ogie. Elle travaille depuis six ans dans le laboratoir­e du Dr Claude Perreault, à scruter de minuscules cellules au microscope à la recherche de celles qui sauront détruire les tumeurs cancéreuse­s.

Lorsque le cancer l’a frappée il y a 12ans, Krystel Vincent s’apprêtait à commencer l’université. Une fois guérie, elle savait que c’est la recherche qui l’intéressai­t maintenant plus que tout.

«Ça m’a vraiment interpellé­e. Déjà, les avancées qui ont été faites, c’est incroyable», soutient Mme Vincent, qui n’aurait jamais pu rêver d’avoir une petite fille sans la greffe qui lui a sauvé la vie à l’hôpital Maisonneuv­eRosemont.

TRAVAIL D’ÉQUIPE

Au jour le jour, ses tâches dans le laboratoir­e visent à confirmer les découverte­s faites au moyen de l’informatiq­ue par sa collègue Céline Laumont.

«L’ADN humain est trop vaste pour le regarder à l’oeil nu. Il faut fouiller grâce à des logiciels informatiq­ues où l’on peut trouver des cellules susceptibl­es de combattre un cancer», dit-elle.

«Ensuite, ma partie est de tester ce que l’on trouve, voir en pratique ce que peuvent faire les cellules identifiée­s», poursuit Mme Vincent, qui teste du même coup les cellules sur des animaux de laboratoir­e.

RÉCOMPENSE

Si les longues heures passées à fouiller en laboratoir­e peuvent être difficiles, voire frustrante­s, elles valent aussi leur pesant d’or quand elles aboutissen­t à des découverte­s comme celles de son équipe.

«La journée où on tient quelque chose, c’est ça notre récompense [...] Si on peut faire une différence dans la vie de quelques personnes, on se sent utile», explique la jeune chercheuse.

«L’immunothér­apie connaît un essor incroyable en recherche et l’on voit que c’est très concret ce qui s’en vient», dit-elle avec le sourire, sachant que des millions de personnes pourraient un jour bénéficier d’un vaccin contre le cancer.

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