La beauté d’une prière

Après une semaine aussi effrayante qu’éprouvante, il y avait quelque chose d’émouvant à voir la population se recueillir pour honorer la mémoire des victimes de l’attentat de Québec.

La mort est révoltante en soi. Elle l’est encore plus quand des êtres chers sont victimes d’une agression sauvage fauchant leur destin avant le temps.

MORT

Dans ces moments où la vie nous semble non seulement injuste, mais absurde, il faut à tout le moins certains rituels pour dire adieu symboliquement à ceux qui quittent notre monde.

L’homme, laissé à lui-même, tremble d’effroi devant la nuit éternelle. Il scrute le ciel, guette un signal. Il rêve de retrouver dans une autre vie ceux qu’il a aimés dans celle-ci. Il n’y a rien de méprisable là-dedans.

Six Québécois ont été tués. Mais ils ont été tués en tant que musulmans. Cette réalité brutale nous rappelle que la haine raciale et religieuse, même si elle est cantonnée dans les marges de notre société, peut en sortir d’un coup et semer la terreur.

On s’est demandé de quelle manière les enterrer en respectant leurs traditions religieuses. Cela allait de soi. Et il faudra trouver une solution pour que les musulmans de Québec puissent être enterrés dans la ville où ils ont vécu.

Ce n’est pas un accommodement raisonnable. C’est une marque d’humanité.

Les grandes religions sont justement là pour donner un sens à l’existence, en encadrant la naissance, la mort et les rites de passage qui marquent une vie.

RELIGION

Elles nous offrent une porte d’accès à la spiritualité et une ouverture vers l’espérance et l’infini.

Chaque civilisation, à sa manière, a trouvé une façon de prier.

Les Québécois, qui ont trop souvent l’habitude de se moquer du phénomène religieux, ont pu voir cette semaine qu’il n’est pas sans noblesse. Peut-être se sontils aussi laissé émouvoir par la beauté d’une prière?