Unis contre le racisme et l’intolérance
Plusieurs centaines de personnes ont marché dans les rues de la ville, hier
«Peu importe ta couleur, le Québec est ta demeure», ont scandé plusieurs centaines de manifestants dans les rues du VieuxQuébec, hier, dans une marche contre le racisme et l’intolérance organisée en réaction à l’attentat du 29 janvier.
Les esprits se sont échauffés à un certain moment, entre un petit groupe d’individus et les policiers. Un homme a été arrêté. La présence d’une dizaine de personnes masquées – des groupes anarchistes et antifascistes –, a d’ailleurs créé un malaise.
Mais c’était la minorité. La grande majorité des gens présents ont répondu à l’appel du Regroupement d’éducation populaire en action communautaire (RÉPAC) et du Festival contre le racisme pour réclamer des actions plus fortes de la part des gouvernements, dont une commission d’enquête sur racisme systémique.
«Il y a une augmentation du racisme et de l’intolérance, des comportements haineux, des commentaires haineux sur les réseaux sociaux, des groupes d’extrême droite qui sont ouvertement racistes», constate le porte-parole du RÉPAC, Vania Wright-larin. «En être conscient n’est pas suffisant, ça prend des gestes concrets, il faut interpeller les élus pour que ça change.»
« VIVRE DANS LE RESPECT »
Il y a bel et bien du racisme au Québec quand des Noirs ou des musulmans ne trouvent pas de logements ou quand des premières de classe n’arrivent pas à trouver du boulot parce qu’elles portent le voile, ont dénoncé plusieurs organismes dans leurs discours.
«Je veux montrer à mes enfants qu’on peut et qu’on doit vivre dans le respect et l’ouverture, et qu’il y a plein de gens qui pensent comme nous», explique une manifestante, Suzanne Prince.
PANIER DE CRABES
L’enjeu est un véritable panier de crabes pour les politiciens. «On a vu le clash entre Bouchard et Taylor cette semaine», expose la péquiste Agnès Maltais, présente à la marche.
«Ça montre que c’est vraiment difficile.» Elle trouve cependant «dommage que Philippe Couillard soit sorti du jeu», en référence à la proposition d’interdire le port des signes religieux chez les représentants de l’autorité, qu’il a mise de côté.