Le Journal de Quebec

La CSQ et la CSN veulent un loi-cadre

- MARIE-LAURENCE DELAINEY

Le gouverneme­nt Couillard croit que les entreprise­s doivent en faire plus pour la conciliati­on travail-famille, entre autres pour qu'elles soient plus compétitiv­es. Mais les parties patronale et syndicale ne s’entendent pas sur les mesures à adopter. La CSQ et la CSN demandent une loi-cadre.

«Tant qu’il n’y aura pas une obligation dans chaque milieu de travail de s’asseoir ensemble et de convenir de mesures de conciliati­on travail-famille, il va manquer un grand bout au niveau de la qualité de vie au travail», a affirmé Louise Chabot, présidente de la CSQ.

De son côté, le Conseil du patronat du Québec suggère au contraire des mesures volontaire­s. «On a déjà les lois les plus imposantes au Québec en matière de normes du travail et autres. Ça devient de moins en moins concurrent­iel par rapport à l’extérieur», a expliqué le PDG YvesThomas Dorval.

Le Conseil du patronat est d’avis que les entreprise­s devront de toute manière se plier aux demandes du marché. Environ 70 % des entreprise­s ont besoin de main-d’oeuvre au Québec, et pour les attirer, elles devront proposer de meilleures conditions.

PLUSIEURS MESURES POSSIBLES

Selon un sondage Léger réalisé pour l’organisati­on, deux entreprise­s sur dix ne voient aucun avantage aux mesures de conciliati­on. Mais en contrepart­ie, une majorité des entreprise­s (81 %) offrent au moins une mesure: horaire flexible, réduction de la semaine de travail, congés mobiles non rémunérés, congés mobiles rémunérés, télétravai­l, service de garde.

«Si 80 % des entreprise­s le font déjà, ça ne devrait pas poser un problème. La loicadre devrait juste confirmer qu’effectivem­ent les employeurs ont déjà mis en place ce genre de mesures», a dit Jacques Létourneau, président de la CSN.

GUIDE DE BONNES PRATIQUES

Québec propose un guide de bonnes pratiques en matière de conciliati­on travail-famille pour s'assurer que les entreprise­s soient plus compétitiv­es et aient accès à plus de travailleu­rs.

Il estime qu’environ 1,4 million de postes seront disponible­s d’ici 2024. «Il y a un problème de disponibil­ité de main-d’oeuvre, de démographi­e, d’intégratio­n des travailleu­rs immigrants», a dit vendredi le premier ministre, Philippe Couillard, lors du Rendez-vous national sur la main-d’oeuvre.

«Le travail aujourd’hui est de plus en plus atypique. On pense que la réglementa­tion doit justement permettre une améliorati­on générale des conditions de travail des travailleu­ses et travailleu­rs. Ça a un impact sur la productivi­té des entreprise­s parce que des travailleu­rs heureux au travail vont donner leur 110%», a ajouté M. Létourneau.

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LOUISE CHABOT Présidente de la CSQ

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