Martine contre Martine
Ma première réaction lorsque j’ai entendu mon nom dans une possible course à la chefferie du Bloc québécois, j’ai ri. Je n’y croyais pas. Moi qui n’ai jamais été élue dans un palier gouvernemental, comment pourraisje prétendre diriger un parti à Ottawa? Certes, cette réaction typiquement féminine de ne pas croire en nos capacités m’a aussi un peu perturbée. Alors, pourquoi ne pas aller dans cette course?
UN BLOC DIVISÉ
Le Bloc québécois est un grand parti qui a su au fil des années défendre et représenter les intérêts québécois. Un parti qui a joué un rôle majeur dans le cadre du référendum en 1995. D’ailleurs, certains diront qu’un Bloc fort à Ottawa, c’est une des clés du succès d’une prochaine séparation du Québec. Il est donc flatteur d’être simplement considérée dans cette course à la chefferie.
Cependant, ce parti est grandement divisé. Le chef intérimaire, Rhéal Fortin, tient le tout à bout de bras depuis l’élection de 2015. L’argent n’est plus au rendez-vous puisque le parti n’est pas reconnu officiellement.
Le parti se cherche une identité entre le groupe de pression qui s’incruste dans les débats d’autres partis souverainistes et le parti qui défend l’identité québécoise dans sa pluralité à la Chambre des communes.
Dans ce contexte, devenir chef, c’est livrer des luttes perpétuelles pour rassembler les troupes égarées. J’ai déjà joué dans un scénario similaire à plus petite échelle et c’est épuisant. Ça ne m’intéresse pas. Dans cette situation, je préfère mon rôle d’analyse.
PAS DE CHEF À L’INTERNE
Alors que d’autres partis tiennent des courses similaires, le Bloc est le seul à ne pas avoir de prétendants élus. Avec une course rapide, les règles du jeu favorisent plus le couronnement que la course. C’est peut-être mieux ainsi, puisque le Bloc aura besoin de toute l’aide nécessaire pour se rebâtir et redevenir une force politique.