Des citoyens disent non aux aérodromes privés « imposés » par le fédéral
AGENCE QMI | Des dizaines de citoyens de diverses municipalités québécoises ont manifesté hier midi à Westmount pour dénoncer la Loi fédérale sur l’aéronautique qui, selon eux, permet l’aménagement d’aérodromes privés sans respect pour les lois provinciales et les règlements municipaux.
Le rassemblement, organisé par un groupe de citoyens de Saint-cuthbert, dans la région de Lanaudière, a eu lieu devant le bureau de comté du ministre fédéral des Transports, Marc Garneau. Selon les organisateurs, plus de 80 résidents de Saint-cuthbert, Neuville, Mascouche et Terrebonne ont répondu à l’appel. Quatre députés de partis d’opposition, soit Luc Thériault, André Villeneuve, Ruth Ellen Brosseau et Robert Aubin, se sont aussi déplacés pour l’occasion.
Citoyens muselés
Les manifestants voulaient dénoncer les impacts de la loi fédérale qui empêchent, selon eux, les citoyens de se faire entendre en matière d’aménagement du territoire de leurs localités.
«Dans la pratique, un entrepreneur privé, parce qu’il exploite une entreprise dans le domaine de l’aéronautique, jouit de conditions particulières et bénéficie de règles avantageuses non accessibles à d’autres entrepreneurs, a expliqué la porte-parole de l’événement, Danielle Demers. Bien plus, il est pour nous plus que révoltant de constater qu’une entreprise privée n’ait pas à respecter ni les règlements municipaux ni les lois provinciales dans ce dossier.»
À Neuville, c’est un aérodrome privé qui «a été imposé […] il y a plus de quatre ans», dénoncent les opposants. «Depuis ce temps, les citoyens doivent mener une lutte sans relâche pour faire respecter leurs droits. Ils subissent le bruit, la pollution par le plomb et les dangers d’un développement sauvage et aucunement supervisé», expliquent-ils, toujours sur leur page Facebook.
lévis aussi
Le cas de Lévis fait aussi partie des préoccupations des opposants à la Loi fédérale sur l’aéronautique.
«La Ville de Lévis a récemment échoué à faire reconnaître qu’elle pouvait s’opposer aux activités de parachutisme à l’aérodrome de Pintendre. Dans une décision rendue en décembre 2016, la Cour supérieure estime que les règlements municipaux sont inapplicables et qu’ils constituent une entrave au pouvoir fédéral en matière d’aéronautique. La ministre de la Justice et procureure générale du Québec, Mme Stéphanie Vallée, de même que le ministre responsable des Relations canadiennes, M. Jean-marc Fournier, ont annoncé qu’ils souhaitaient faire appel de cette décision de la Cour supérieure.»