Le Journal de Quebec

Amours, solitude et hockey

Treize ans après avoir publié Ça sent la coupe, l’écrivain montréalai­s Matthieu Simard voit maintenant ses personnage­s évoluer sur grand écran avec la sortie très attendue du film éponyme mettant en vedette Louis-josé Houde.

- MARIE-FRANCE BORNAIS

À temps pour la sortie en salles prévue le 24 février, les éditions Stanké publient une réédition du roman de Matthieu Simard, un fin observateu­r doué d’une voix littéraire inimitable, très juste et d’une grande sensibilit­é.

Cette histoire plonge le lecteur dans le petit monde en circuit fermé de Matthieu, un trentenair­e plutôt timide, généreux, fan de hockey, amoureux de Julie qui trouve sa vie – leur vie – plate. Le partisan de la Sainte-flanelle parle bien sûr des matchs de hockey, mais surtout de ses amours et de ses chums.

«J’ai eu la chance de faire moi-même le scénario d’un bout à l’autre, en étant super bien entouré. Je me sens extrêmemen­t privilégié, extrêmemen­t chanceux et j’essaie d’en profiter le plus possible, même si c’est un peu étourdissa­nt, tout ça», commente Matthieu, en entrevue.

« Ça sent la coupe est la réédition d’un livre qui a été publié il y a une douzaine d’années. Le voir renaître – et j’imagine qu’il va trouver des nouveaux lecteurs – c’est super intéressan­t pour moi.»

Version originale

Le roman apparaît dans sa version originale. «Je n’ai rien touché à l’histoire. Ça m’a étonné, quand je l’ai relu, de voir à quel point le thème, le ton, c’est très actuel, très moderne. Je ne pense pas qu’on va dire que ça a mal vieilli.»

Matthieu a écrit ce roman dans son «trois et demi» de la rue Drolet, à Montréal, sans attentes. «J’écrivais vraiment pour moi, pour mon fun, sans autre ambition que de raconter des histoires très vraies, très sensibles, qui me ressemblai­ent. J’aimais jouer avec le personnage qui s’appelle Matthieu dans le roman. J’avais envie de parler de ce qu’on était, moi pis mes amis, à ce moment-là, et de la relation avec le hockey, qui est importante dans ce roman, comme décor.»

Il n’a jamais voulu écrire un livre sur le hockey – pas plus que son équipe a essayé de faire un film de hockey, assure-t-il. «La thématique première du livre, c’est la solitude: un gars qui se sent tout seul, même s’il y a toujours du monde autour de lui.»

«J’écrivais ce roman... mais jamais je ne me suis dit que ça pourrait faire un film. Tout le reste, c’est du bonus.» Matthieu Simard fait l’éloge du profession­nalisme de Louis-josé Houde, qui s’appelle Max dans le film et non Matthieu comme dans le roman.

« un fils très sensible »

«J’ai vu la version finale du film – on a fait une projection pour les comédiens. J’ai fait partie de tout le processus de façon très impliquée, j’ai participé au tournage tout le long, je réécrivais des bouts de scène pendant le tournage. Quand on a commencé à travailler sur le film, il y a six ans, j’avais une vague idée... et le résultat que j’ai vu, c’est exactement ça.» «Je ne peux pas être plus heureux et plus fier de ce qu’on a comme film. C’est ce que je voulais qu’on fasse. C’est ce qu’on a réussi à faire. Ça donne un film très sensible, très doux, très tendre. C’est pas une comédie qui fait rire aux éclats, mais ça fait sourire et c’est touchant, parce que ça nous ressemble. J’ai récupéré ce côté humain, sensible qu’il y a dans le roman.»

» Le film Ça sent la coupe sera présenté partout au Québec dès le 24 février. » Les lecteurs trouveront dans cette réédition le roman dans sa forme originale (qui n’a pas pris une ride), mais aussi des extraits du scénario commentés par l’auteur et une préface de Louis-josé Houde.

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Louis-josé Houde

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