Le Journal de Quebec

Une solution qui suscite de vives réactions

- MICHEL BELLEMARE

L’annonce du recours à une loi spéciale pour mettre fin au litige qui oppose les juristes de l’état au gouverneme­nt du Québec a suscité de vives réactions, hier, dans le milieu juridique, notamment du côté du Barreau du Québec et de l’ex-bâtonnière Lu Chan Khuong.

Dans un communiqué de presse publié dans les minutes suivant la conférence du ministre Moreau, l’actuelle bâtonnière du Québec, Claudia P. Prémont, a affirmé que «le conflit de travail dure depuis quatre mois et demi: ça suffit!».

Jointe au téléphone par l’agence QMI, Me Prémont a expliqué que le Barreau demande aux parties de s’entendre et, pour ce faire, d’avoir re- cours à la médiation. «Le juge en chef de la Cour supérieure, Jacques R. Fournier, m’a dit qu’il était prêt à nommer un membre du tribunal – un juge – pour procéder à la médiation entre les parties.» «Une loi spéciale n’est pas une solution, il faut tout faire pour l’éviter», a-t-elle ajouté.

La bâtonnière demande aux parties d’accepter cette propositio­n et assure qu’un médiateur pourrait être trouvé dès aujourd’hui.

Me KHUONG PREND SES DISTANCES

Dans un courriel, Me Lu Chan Khuong, qui veut se faire élire à nouveau en mai au poste de bâtonnière du Québec, a aussi pris ses distances face au recours à une loi spéciale. «Une loi spéciale, c’est la pire solution», a-t-elle écrit, ajoutant qu’«il aurait fallu adopter un mécanisme d'arbitrage qui lierait les parties, c'était la seule solution».

Lu Chan Khuong en a aussi profité pour critiquer la réaction du Barreau dans ce dossier. «La dernière interventi­on du Barreau a été de demander au premier ministre d'intervenir, d'une certaine façon il a ainsi pressé l'option de la loi spéciale, son silence aurait été préférable.»

Son conjoint, l’avocat Marc Bellemare, ancien ministre de la Justice, a, pour sa part, affirmé hier que le recours à une loi spéciale «est une très mauvaise nouvelle».

«Les juristes de l'état ont fait preuve de courage, ça va laisser des traces. Leur coeur est brisé, il faut blâmer le gouverneme­nt, la ministre de la Justice Stéphanie Vallée qui a été absente, et la bâtonnière.»

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