Au-delà de la gratuité
Cela fait une semaine que les partis d’opposition se battent pour faire reconnaître un crédit d’impôt pour nos aînés, mais rien pour les tout-petits, sinon une déclaration mièvre devant le rapport de la Commission pour l’éducation à la petite enfance. C’est décevant. Je devrais dire, notre rapport puisque j’étais une commissaire.
Évidemment, nous nous en doutions, la gratuité des services a éclipsé des recommandations pourtant plus importantes.
RAPPORT CONSENSUEL
Ce rapport a été reçu par les groupes qui y ont participé avec beaucoup d’enthousiasme. Des CPE aux garderies privées, tous nous ont dit se reconnaître dans les recommandations. C’est un signe que le travail de concertation a été bien fait. C’est aussi un rare consensus avec les gens du milieu de la petite enfance. C’est un tour de force et nous en étions très fiers. Cela devrait avoir un écho à l’assemblée nationale.
Pourtant, les politiciens se sont montrés peu intéressés par les recommandations à l’exception du rejet de la gratuité des services, pour l’instant. Certes, les enfants de 0 à 5 ans ne votent pas. Leur voix se fait entendre par le biais de leurs parents qui ont tellement de préoccupations qu’ils ne s’attardent pas à suivre nos politiques publiques d’aussi près, sauf en temps d’élection.
Il s’agit donc d’une population qui compte peu pour l’élaboration des politiques publiques, bien malheureusement.
TOUT SE JOUE AVANT CINQ ANS
Cependant, pour être cohérent avec l’état de nos ressources et de nos finances publiques, il faudrait investir massivement dans la petite enfance.
Les experts sont unanimes, investir 1 $ en petite enfance rapporte au moins 3 $ à l’état. Parce que cet investissement prévient le décrochage, les problèmes d’apprentissage et les troubles du comportement.
Bref, c’est non seulement rentable, mais profitable. C’est une façon d’avoir des citoyens productifs et engagés pour l’avenir. Un projet de société rassembleur, ça vous tente?