Le Journal de Quebec

Des attentats sanglants en Syrie fragilisen­t le processus de Genève

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GENÈVE | (AFP) Les pourparler­s de Genève pour tenter d’amorcer un règlement politique au conflit syrien paraissent plus fragiles que jamais au lendemain d’un attentat meurtrier contre un symbole du pouvoir à Homs, qui a replacé le «terrorisme» au coeur du débat.

L’attentat contre les services de renseignem­ent du régime, sans précédent depuis une attaque en 2012 à Damas, a fait entre 30 et 42 morts selon les sources, et tué un proche du président syrien Bachar al-assad, le chef du renseignem­ent militaire de Homs, Hassan Daaboul. L’attaque, perpétrée par plusieurs kamikazes, a été revendiqué­e par le groupe Fateh al-cham, l’exbranche syrienne d’al-qaïda.

Immédiatem­ent, L’ONU s’est inquiétée d’une tentative de faire «dérailler» les négociatio­ns de Genève. Mais la réaction la plus forte est venue de Damas, qui a promis de ne pas laisser cet attentat impuni et a estimé, par la voix de son représenta­nt aux négociatio­ns de Genève, que l’attentat envoyait un «message clair».

« COMPLICE »

Dans une conférence de presse particuliè­rement offensive après avoir rencontré M. de Mistura, le chef de la délégation du régime, Bachar al-jaafari, a sommé L’ONU et l’opposition de condamner clairement les attaques de Homs. «Aujourd’hui, nous attendons de l’opposition qu’elle condamne le terrorisme», a martelé M. Jaafari, ajoutant que Damas considérer­ait comme «complice» toute partie refusant de condamner l’attentat.

«Ce qui s’est passé aujourd’hui a jeté une ombre sur les pourparler­s de Genève», a-t-il poursuivi.

L’opposition, qui s’est exprimée dans la foulée lors d’une conférence de presse, a condamné «le terrorisme», mais sans mentionner explicitem­ent Homs. «Notre position est claire, nous condamnons le terrorisme et les terroriste­s, nous condamnons Daech (acronyme arabe du groupe État islamique) et Al Nosra (exbranche syrienne d’al-qaïda)», a déclaré le chef de la délégation du Haut Comité des négociatio­ns, Nasr al-hariri.

MENACE SUR LES NÉGOCIATIO­NS

L’attentat de Homs, tout comme les 13 civils tués par des frappes aériennes du régime à travers le pays hier, selon les chiffres de l’observatoi­re syrien des droits de l’homme (OSDH), sont venus fragiliser des discussion­s de paix déjà singulière­ment mal engagées. Les négociatio­ns de Genève engagées jeudi font suite à trois précédente­s sessions en 2016. Les attaques de Homs se sont produites au lendemain d’un autre jour sanglant en Syrie vendredi, où des attentats revendiqué­s par le groupe djihadiste État islamique (ÉI) ont fait 83 morts, dont 45 civils, près d’al-bab dans le nord du pays.

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