Le Journal de Quebec

À Lucian Bute de décider

- réjean Tremblay rejean.tremblay @quebecorme­dia.com

Je respecte toujours le droit d’un athlète de vouloir tester ses capacités, même quand il vieillit. Hier matin, je discutais avec Philippe Boucher, l’ancien de la Ligue nationale et le coach des Remparts de Québec.

Boucher notait que le temps de la retraite était sans doute venu pour Lucian Bute. Peut-être que c’est le cas. Mais j’ai demandé à Boucher comment il avait su que son temps était terminé dans le hockey.

Il s’est contenté d’une moue. Je le sais, tous les joueurs le savent. Déterminer le moment idéal pour prendre une retraite est un exercice extrêmemen­t difficile dans la vie d’un homme ou d’une femme. Il y a une ligne fine qui sépare le combat de trop et le combat de l’espoir.

Arrive un moment où l’âge sonne le glas. Pendant dix ans, on a dit que Bernard Hopkins était trop vieux pour boxer. Pendant dix ans, on s’est trompé. Puis, contre un certain Joe Smith, le glas a sonné. Et Hopkins a fini sa carrière cul par-dessus tête en dehors de l’arène.

Mais Bernard Hopkins aurait-il dû se priver du plaisir de la compétitio­n et de tous les millions qu’il a gagnés dans la quarantain­e et même dans la cinquantai­ne lors de son combat contre Sergey Kovalev ?

Alors, qui sait ce que les prochains mois ou la prochaine année peuvent réserver à Lucian Bute?

On sait qu’il est un des trois meilleurs du monde à 168 livres…

ADAM BRAIDWOOD C. SIMON KEAN

Adam Braidwood a pris un café hier matin avec Yvon Michel. Il est à peu près certain que le patron de GYM ne mettra pas la bête de Victoria sous contrat.

Braidwood a 32 ans et Yvon Michel et Marc Ramsay préfèrent développer leurs recrues: «Je suis du genre à préférer, et de loin, la boxe amateur pour dénicher de bons prospects», a d’ailleurs expliqué Marc Ramsay en conférence de presse.

Par contre, Yvon Michel est très intéressé à brasser des affaires avec ce poids lourd d’une puissance monstrueus­e. Il est sur le point de présenter un autre monstre de six pieds et neuf pouces qui vient du coin de pays d’artur Beterbiev.

Si Michel a pris le café avec Braidwood, Camille Estephan d’eye of The Tiger n’a pas dormi au gaz lui non plus. Déjà, hier après-midi, il avait discuté avec Melanie Lubovac, la promotrice de Braidwood.

Et l’objet de son appel était facile à deviner: «Pour l’instant, Braidwood a une très vilaine coupure à l’oeil. Mais une fois guéri, il ferait un très bon adversaire pour Simon Kean. Simon a plus de technique, mais l’autre est très fort. Ça ferait tout un combat pour Simon», affirme Estephan.

Vous pensez bien que Kean était au Centre Vidéotron vendredi soir et qu’il mourait d’envie de lancer un défi sur-le-champ au nouveau champion de la WBU.

Ça devrait venir. On aura droit à un duel entre deux hommes qui ont découvert leur voie pendant un séjour en prison.

TROIS SEMAINES EN ENFER

Parlant de prison, c’est dans une cellule en isolement que Braidwood a réussi à se libérer de sa dépendance aux antidouleu­r qu’il consommait comme des Smarties.

«Ils m’ont placé dans une cellule en isolement dans le sous-sol de la prison. Pas de lit, même pas de matelas. Juste une couverte pour étendre sur le sol. Pas de meuble non plus. Et la lumière allumée 24 heures par jour. J’avais droit à un repas par jour. Ç’a été pire que l’enfer. Pas de médicament, pas de calmant, rien. Sevrage total cold turkey. J’étais volontaire. Personne ne peut décrire ce qu’on endure. C’est pour ça que je dis qu’un combat de boxe est une partie de plaisir », explique le sympathiqu­e gros gaillard.

Il pèse 250 livres. Et il est maigre.

LE CLAN STEVENSON : LA CLASSE ?

Des fois, on dirait que les amis et l’entourage d’adonis Stevenson font exprès pour faire mal paraître le champion du monde.

Prenez Anthony J, son directeur des communicat­ions l’été dernier à Québec. Il a fait paraître sur les réseaux sociaux un comble de manque de classe.

On le voit et on l’entend se moquer d’adam Braidwood en superposan­t sa voix par-dessus les questions de Dave Morissette. Puis, quand Eleider Alvarez répond aux questions en disant qu’il a du respect pour Adonis Stevenson et qu’il n’y a plus d’excuse pour empêcher ce combat, Anthony J se moque de l’accent espagnol d’alvarez.

D’abord, je pense que ce n’est pas drôle de se moquer de l’accent haïtien ou de l’accent du lac SaintJean, même du « lâ lâ » du maire Jean Tremblay. Alors ce n’est certaineme­nt pas la grande classe de se moquer de l’accent en français de son futur adversaire.

Comme si les amis d’alvarez se moquaient de l’accent haïtien de Stevenson quand il va tenter de parler espagnol en septembre prochain.

Non, mais i’ font-y exprès pour que Stevenson soit de moins en moins aimé par le grand public?

LES GANTS DE RUSS ANBER

Russ Anber était dans le coin d’eleider Alvarez pendant la finale de la soirée. C’est d’ailleurs lui, comme c’est souvent le cas, qui a indiqué à Marc Ramsay qu’il avait noté une répétition de mouvements dans les attaques de Lucian Bute. C’est arrivé avant le troisième round. Mais Anber ne veut pas en tirer le moindre mérite.

Hier matin, il attendait son auto dans le portique du Bonne-entente, plongé dans ses pensées. Le bon moment pour le taquiner un peu…

– Pis, comment t’as trouvé les gants Grant utilisés par Alvarez ? – Grmmmm… – Quand même, c’était un bon coup dans la guerre psychologi­que que se livraient les deux clans?

– Moi je ne crois pas à ces supposées guerres psychologi­ques. On va convenir que les deux parties essaient de jouer dans la tête de l’autre. Ben alors, tout ce que ça veut dire c’est que la guerre marche 50 % du temps puisqu’un des deux boxeurs va perdre le combat.

Bon point. Justement, le roi des batailles psychologi­ques était à quelques pas de Russ. Jean Pascal était d’une humeur radieuse. Il a lancé en souriant que Marc Ramsay avait une fiche de 4-0 contre les boxeurs d’interbox. Deux fois Lucian Bute et deux fois Adrian Diaconu. Trois de ces victoires appartienn­ent à Pascal.

Le King a mangé pendant trois heures avec Yvon Michel il y a une dizaine de jours. Un bon meeting, soutient-il: «Au moins, Yvon Michel est un promoteur qui en connaît plus que moi dans le monde de la boxe. Ça fait changement de certains autres promoteurs», révèle Pascal.

Autrement dit, il n’a pas du tout aimé son séjour avec Eye of The Tiger et Camille Estephan.

«J’ai perdu du temps et de l’argent. C’est moi qui devais être dans le ring contre Lucian Bute hier soir», déclare Pascal.

C’est vrai. On l’avait presque oublié.

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 ??  ?? Ce n’est jamais facile pour un athlète de décider quand est venu le temps de la retraite. Lucian Bute aura à faire cet exercice dans les prochains mois.
Ce n’est jamais facile pour un athlète de décider quand est venu le temps de la retraite. Lucian Bute aura à faire cet exercice dans les prochains mois.

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