En souvenir du Lokomotiv
Une épinglette sur les chandails, un monument devant l’amphithéâtre: l’écrasement d’avion qui a décimé l’entièreté du Lokomotiv le 7 septembre 2011 sera ancré à jamais dans la mémoire de Yaroslavl.
Ce jour-là, Yaroslavl a vu disparaître sa génération dorée. Une équipe formée de quelques anciens de la Ligue nationale – Pavol Demitra, Josef Vasicek, Ruslan Saleï –, cette fois destinés à boire dans la coupe Gagarine.
Troisième au classement l’année précédente, le Lokomotiv était établi comme le favori dans la KHL en 2011-2012. Mais l’équipe ne disputera même pas un match. À peine 82 secondes après le dé- collage vers Minsk, le vieux Yak42 qui transportait les joueurs et le groupe d’entraîneurs s’est écrasé dans la Volga. Il a heurté une antenne sur le toit de l’aéroport de la ville, l’aéroport Tunosha. Des 45 passagers, un seul survivra: un membre de l’équipage.
ils veulent avancer
Cinq années et demie se sont écoulées depuis, et cette tragique journée ne revient pas souvent parmi les sujets de discussion. Ni dans la rue ni dans le vestiaire de l’équipe, pointe Maxime Talbot.
«On n’en entend pas beaucoup parler, raconte Talbot. Moi-même, par respect pour eux, c’est un sujet dont je suis un peu mal à l’aise de parler.»
«Au début, quand je suis parti làbas, j’y pensais, ajoute-t-il. Mais après une semaine, je me suis dit: “OK, tu es à Yaroslavl, tu es dans une bonne organisation, alors tu dois avancer.”»
À 250 kilomètres de Moscou, Talbot a découvert une ville qui se passionne pour son club. Match après match, il est difficile de trouver un billet à l’arena 2000. Un groupe de partisans accompagne l’équipe pour plusieurs rencontres à l’étranger. Les joueurs se font souvent accoster dans la rue par un fan en quête d’une photo.
«Il restera toujours la fierté, la tradition, mais ils veulent aller de l’avant», réitère Talbot.