Un véhicule vert offert à bas prix
On ne peut pas prédire l’avenir. Pas de façon certaine, en tout cas.
Dans l’automobile, toutefois, une chose semble inévitable. Les moteurs à essence seront éventuellement remplacés par une source d’énergie alternative. Pas demain. Pas l’an prochain. Mais éventuellement, ça arrivera. Graduellement.
Ça, à peu près tous les constructeurs y croient dur comme fer. À preuve, des montants substantiels sont investis chaque année dans le développement de nouveaux véhicules verts.
Le dernier du lot, c’est la nouvelle Hyundai Ioniq 2017.
TIRER DANS TOUTES LES DIRECTIONS
Hyundai a bon espoir de voir la popula- rité des voitures électriques exploser au cours des prochaines années.
Par contre, le constructeur coréen admet que les modèles électriques ont encore leurs failles. Encore chers et offrant une autonomie souvent trop limitée, ceux-ci ne représentent encore qu’une infime partie des ventes automobiles mondiales.
En attendant leur démocratisation, des motorisations dites «de transition» sont proposées par plusieurs constructeurs. Les modèles hybrides et hybrides rechargeables continuent de faire appel à l’essence, mais en prenant bien soin d’intégrer une batterie qui permet de réduire leur consommation… et leur empreinte écologique. La Hyundai Ioniq, c’est tout ça. Soucieuse de faire plaisir à tout le monde (ou de crainte d’en décevoir certains), Hyundai propose sa nouvelle Io- niq en trois configurations distinctes: hybride, hybride rechargeable et entièrement électrique.
Une bonne idée? Une bonne nouvelle pour les consommateurs, en tout cas.
MOINS CHÈRE QUE LA CHEVROLET BOLT
Commençons par le modèle électrique. Disons-le tout de suite, son autonomie de 200 kilomètres est décevante. Ç’aurait été très acceptable il y a deux ou trois ans, mais pas maintenant.
C’est toujours mieux que ce que proposent la Nissan Leaf ou la Kia Soul EV, me direz-vous. Mais dans un marché où Chevrolet vient de lancer une Bolt capable de parcourir 383 kilomètres en une recharge, l’autonomie de l’ioniq semble déjà désuète.
Pour se rattraper, Hyundai promet un prix inférieur à celui de la Bolt. Rien n’a été officialisé encore, mais on parle d’à peu près 35 000 $ pour la version de base. La Bolt, elle, est offerte à partir de 42 895 $. Rappelons que ces deux véhicules ont droit au rabais gouvernemental de 8000 $ offert par le gouvernement du Québec. Ça aide à alléger la facture.
Bref, en se basant sur un prix de détail de 35 000 $, l’ioniq 2017 pourrait coûter aux Québécois un total d’à peine plus de 32 000 $, taxes et crédit gouvernemental inclus. Quand même pas mal, pour un véhicule 100 % électrique.
Côté conduite, l’ioniq se comporte comme à peu près toutes les voitures électriques. Son moteur de 118 chevaux peut sembler limité sur papier, mais ses 218 livres-pied de couple disponibles instantanément n’ont vraiment rien d’ennuyant. Évidemment, plus vous accélérez en fou, plus vous grugez l’autonomie de la batterie…
Pour tenter d’améliorer cette autonomie déjà plutôt limitée, Hyundai a intégré à l’ioniq un système de freinage régénératif qui utilise l’énergie produite par les freins pour renvoyer du jus à la batterie de 28 kwh. Rien de nouveau, mais l’ioniq se démarque en proposant trois types de niveaux de régénération qu’on peut facilement sélectionner grâce à une petite manette placée derrière le volant.
Pour le reste, l’ioniq pourrait être
confondue avec n’importe quelle voiture traditionnelle à essence. Son habitacle est similaire à celui de tous les autres produits Hyundai, si ce n’est que du levier de transmission qu’on a remplacé par des boutons. Il s’agit d’ailleurs de l’une des rares différenciations entre le modèle électrique et les deux autres variantes de l’ioniq.
Les places avant s’avèrent plutôt confortables, mais le constat est très différent à l’arrière. Le toit très bas rend les voyages sur la banquette très pénibles pour les adultes. Je mesure à peine 5 pieds et 9 pouces, et ma tête touchait le plafond quand j’ai pris place à l’arrière. C’est mauvais signe…
une hybride encore plus abordable
Mis à part quelques détails esthétiques, la Hyundai Ioniq est à peu près identique, peu importe la version. Lors de notre premier contact avec le véhicule, nous avons aussi pu mettre la main sur le modèle hybride, qui viendra directement jouer dans les plates-bandes de la populaire Toyota Prius.
Comme l’électrique, l’ioniq hybride misera d’abord et avant tout sur un prix très agressif pour faire sa place sur le marché. Hyundai n’a pas confirmé le prix officiel, mais on nous a confié à mots à peine couverts que le prix de la facture devrait tourner autour de 24 000 $ pour le modèle de base.
Combiné à une batterie au lithium-ion, le moteur à quatre cylindres de 1,6 litre de l’ioniq hybride promet une consommation de carburant exemplaire de 4,2 L/100 km en ville et de 4,0 L/100 km sur route. C’est encore mieux que ce que propose la Prius!
L’ioniq hybride fait appel à une transmission automatique à six rapports, une caractéristique plutôt rare dans le monde des voitures écolos, où la boîte à variation continue (CVT) est habituellement priorisée. Cela rend la conduite un peu plus dynamique, même si les 139 chevaux qu’elle propose demeurent bien timides.
L’hybride rechargeable, quant à elle, n’arrivera pas au Canada avant l’automne. Elle sera en mesure de parcourir une quarantaine de kilomètres en mode électrique, après quoi le même moteur à essence qui équipe la variante hybride sera prêt à prendre le relais.
En offrant trois versions d’un même modèle dès son arrivée sur le marché, Hyundai espère ratisser aussi large que possible et séduire un auditoire écolo qui ne serait autrement pas attiré vers ses concessionnaires.
Mais avant l’aspect vert, c’est le prix agressif de ses modèles qui risque de faire le succès de l’ioniq.