Trump le Nord-coréen
Quand Donald Trump met CNN et le New York Times à la porte de la Maison-blanche, OK, ça fait un bon show. C’est divertissant, mais ça mène où, exactement?
J’aurais juste le goût de lui mettre la main sur l’épaule et de lui dire: «Donald… reviens-en, c’est devenu une obsession, ton affaire.»
Critiquer les médias, les revirer dans leurs shorts, c’est une chose et ça se défend. Mais les exclure, c’est nord-coréen. Et c’est surtout puéril.
MÉDIAS TENDANCIEUX
Les médias «de masse» sont-ils souvent tendancieux dans leur couverture de la politique?
Absolument! C’est le cas aux ÉtatsUnis comme ici, d’ailleurs. Et Trump a raison de les dénoncer.
Mais la tendance qu’ont beaucoup de politiciens à communiquer exclusivement, sans filtre, à travers Facebook et Twitter est dangereuse. Dangereuse parce qu’ils ne s’en servent pas seulement pour être «proches du monde» en apparence, mais surtout pour éviter les questions embarrassantes des journalistes.
C’est bien beau, les réseaux sociaux, mais il y aura toujours de la place pour de l’information de qualité. Une information fouillée, vérifiée et objective. De l’info comme l’enquête de Félix Séguin de TVA sur la fabrication de preuves au SPVM.
Même chose à Radio-canada. Quand je regarde Tout le monde en parle, le parti pris saute aux yeux. Mais quand je regarde les reportages de Sébastien Bovet au Téléjournal, je sais que je peux lui faire confiance et que ce qu’il rapporte est, à sa connaissance, vrai.
Le métier de journaliste traverse une crise. Mais il demeure essentiel.
EMPLOI ET ÉCONOMIE
Bref, si j’étais Américain, je souhaiterais que mon président mette de côté la chicane et sa haine des médias traditionnels pour se concentrer sur ce qu’il peut faire de mieux: créer un contexte favorable à l’emploi et à la prospérité.
C’est aussi ce qu’il faut se souhaiter en tant que Canadiens et que principaux partenaires des États-unis. Trump a assez perdu de temps à se chicaner.