Peut-on acheter un parti politique ?
Pour Kevin O’leary, millionnaire, vedette médiatique et candidat à la chefferie du Parti conservateur, tout s’achète. Incluant même, semble-t-il, un parti politique.
Le Globe and Mail rapporte que M. O’leary refuse de participer à des collectes de fonds à moins qu’on y amasse au moins 50 000 $ pour sa campagne. Quant aux débats à la chefferie, il préfère payer une amende de 10 000 $ pour mieux s’en absenter.
JET PRIVÉ
Se déplaçant en jet privé pour faire campagne, Kevin O’leary, à la manière d’une version édulcorée de Donald Trump, confond la politique et le show-business. Dans l’espoir, de toute évidence, de terminer lui aussi au sommet du pouvoir.
Comme quoi, le candidat vedette confond également la société canadienne avec celle de sa voisine. Demandez-le au premier ministre Justin Trudeau. Lequel est fortement critiqué pour sa participation en privé à des collectes de fonds partisanes avec des gens d’affaires richissimes. Et ce, même si le tout est parfaitement «légal».
VIDÉO TROUBLANTE
Au début de février, M. O’leary se pensait encore sûrement aux ÉtatsUnis, là où il a habité de nombreuses années. Le jour même des funérailles de trois des victimes de l’attentat de Québec, il postait une vidéo le montrant en train de s’exercer au tir à l’arme automatique. Une vidéo tournée, il va sans dire, aux États-unis.
Ce jour-là, bien des conservateurs ne l’ont pas trouvé drôle. Face aux libéraux, plusieurs se demandaient ce qu’ils feraient d’un chef aussi narcissique. Et surtout, incapable de distinguer la culture politique canadienne du show-business américain et de la politique-spectacle à la Trump.
À voir Kevin O’leary baragouiner fièrement un «Bonjour mes amis québécois» et se dire même prêt à «payer» pour éviter un débat à la chefferie, c’est presque à se demander si le millionnaire ne s’est pas trompé de parti… et de pays.