Le Journal de Quebec

Peut-on acheter un parti politique ?

- Josée legault

Pour Kevin O’leary, millionnai­re, vedette médiatique et candidat à la chefferie du Parti conservate­ur, tout s’achète. Incluant même, semble-t-il, un parti politique.

Le Globe and Mail rapporte que M. O’leary refuse de participer à des collectes de fonds à moins qu’on y amasse au moins 50 000 $ pour sa campagne. Quant aux débats à la chefferie, il préfère payer une amende de 10 000 $ pour mieux s’en absenter.

JET PRIVÉ

Se déplaçant en jet privé pour faire campagne, Kevin O’leary, à la manière d’une version édulcorée de Donald Trump, confond la politique et le show-business. Dans l’espoir, de toute évidence, de terminer lui aussi au sommet du pouvoir.

Comme quoi, le candidat vedette confond également la société canadienne avec celle de sa voisine. Demandez-le au premier ministre Justin Trudeau. Lequel est fortement critiqué pour sa participat­ion en privé à des collectes de fonds partisanes avec des gens d’affaires richissime­s. Et ce, même si le tout est parfaiteme­nt «légal».

VIDÉO TROUBLANTE

Au début de février, M. O’leary se pensait encore sûrement aux ÉtatsUnis, là où il a habité de nombreuses années. Le jour même des funéraille­s de trois des victimes de l’attentat de Québec, il postait une vidéo le montrant en train de s’exercer au tir à l’arme automatiqu­e. Une vidéo tournée, il va sans dire, aux États-unis.

Ce jour-là, bien des conservate­urs ne l’ont pas trouvé drôle. Face aux libéraux, plusieurs se demandaien­t ce qu’ils feraient d’un chef aussi narcissiqu­e. Et surtout, incapable de distinguer la culture politique canadienne du show-business américain et de la politique-spectacle à la Trump.

À voir Kevin O’leary baragouine­r fièrement un «Bonjour mes amis québécois» et se dire même prêt à «payer» pour éviter un débat à la chefferie, c’est presque à se demander si le millionnai­re ne s’est pas trompé de parti… et de pays.

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