D’autres fournisseurs impayés sur le chantier du CHUM
Trois entreprises québécoises réclament plus de 40 millions de dollars au constructeur
Trois fournisseurs québécois réclament plus de 40 millions de dollars en extras impayés au consortium anglo-espagnol qui gère la construction du nouveau CHUM.
Ces entreprises de construction ont déposé des hypothèques légales dans les dernières semaines pour 41,9 millions de dollars, selon des documents légaux obtenus.
«Plusieurs travaux additionnels demandés par Construction Santé Montréal n’ont toujours pas été traités. De plus, le retard significatif dans l’exécution du chantier a entraîné des frais de prolongation importants qui sont principalement supportés par Groupe SCV et leurs sous-traitants», affirme l’avocat Frédéric Levasseur.
Le groupe SCV, de Victoriaville, a travaillé sur la mécanique et l’électricité du nouveau Centre hospitalier de l’université de Montréal (CHUM). Il a déposé une hypo- thèque légale de 36,3 millions de dollars au début février, la plus grosse réclamation enregistrée depuis le début du projet.
Il dit vouloir «signifier son insatisfaction et sa déception quant au comportement de l’entrepreneur général Construction Santé Montréal dans le processus de négociation ayant présentement cours entre eux».
ARROGANCE
«Ils sont arrogants, baveux. Ça met en péril mon entreprise», dénonce Hugues Frigon, de Bédard & Bédard.
Le groupe spécialisé dans l’électricité a réclamé au début janvier 1,9 million de dollars. Hugues Frigon a même dit regretter d’avoir accepté ce contrat. «Ils demandent énormément d’extras, mais ils ne paient rien», dit-il.
«Personne ne parle français dans la direction. Ce n’est pas normal qu’on ne puisse pas se faire répondre en français», a-t-il martelé.
Le groupe Clermont de Châteauguay, spécialisé en revêtement extérieur et installation d’enveloppe de bâtiment, a déposé une hypothèque de 3,7 millions de dollars. Il a émis un préavis de vente sous contrôle de justice il y a quelques jours.
«NORMAL»
Ce n’est pas la première fois que des fournisseurs émettent des hypothèques légales pour se faire repayer sur le chantier du CHUM. En octobre, trois autres entreprises avaient déposé des hypothèques pour 10 millions.
Le porte-parole du consortium, Stéphane Mailhot, a dit qu’il était normal que des fournisseurs soient mécontents.
«Ce n’est pas un niveau anormal pour un projet de plus de 2 milliards», a-t-il dit. Il s’est dit confiant d’en arriver à une entente d’ici juin, moment de la livraison prévue du projet au gouvernement du Québec. Vous avez de l’information à ce sujet ? Veuillez communiquer avec Jean-françois Cloutier en toute confidentialité.