Redorer le blason
Pendant que le ministre Coiteux en est à définir les contours de l’enquête qui se penchera sur la guerre interne qui traverse le SPVM, la Commission Chamberland prépare ses travaux.
Celle-ci portera sur la surveillance dont ont fait l’objet plusieurs journalistes au cours des dernières années. Mine de rien, ça nous permet de nous rappeler qu’en 6 mois, ça fait deux scandales — et pas des moindres — qui ébranlent nos services policiers en général, et le SPVM en particulier.
POUVOIRS IMPORTANTS
En démocratie, les forces de l’ordre jouent un rôle particulier, ne serait-ce que parce que c’est à elles que l’état confie son pouvoir d’usage légitime de la violence.
À cause de ce privilège, les individus qui agissent dans ces organisations sont confrontés à des situations tout à fait particulières. Aussi, les attentes que nous avons à leur endroit le sont tout autant.
Voilà pourquoi on ne peut faire autrement que d’être choqués lorsqu’on apprend que des agents de police auraient utilisé les ressources que nous leur confions pour régler des comptes personnels avec leurs rivaux professionnels ou des journalistes.
RETROUVER LE RESPECT
Il y a cinq ans, le Printemps Érable a généré un climat de défiance entre les policiers et une frange importante de la jeunesse. Il y a un peu plus d’un an, des révélations troublantes émanant de Val-d’or ont encore contribué à affaiblir un lien de confiance déjà fragilisé entre l’institution policière et la population.
Dans la mesure du possible, il faut redorer le blason, au sens propre comme au figuré, de nos corps policiers.
Que des citoyens parmi les plus honnêtes en soient rendus à se demander s’ils peuvent encore faire confiance aux agents intègres qui leur viennent en aide au quotidien est un symptôme de l’urgence d’agir. Que l’on se demande s’il est seulement possible d’extraire la gangrène du SPVM est une conséquence tragique d’une démocratie qui s’effrite.