Travailler à mort
L’augmentation de l’espérance de vie s’avère problématique pour les gestionnaires de régimes de retraite, les entreprises et les think tanks de droite qui semblent regretter le bon vieux temps où les gens vivaient à peine quatre ou cinq ans à la retraite. Des voix s’élèvent pour hausser l’âge d’admissibilité à plus de 65 ans et les gouvernements pavent cette voie en instaurant des mesures fiscales qui inciteraient à demeurer plus longtemps au travail.
UNE VISION ÉTROITE
Ce n’est pas d’hier que nous observons les attaques contre les régimes de retraite. La quête est simple pour le patronat qui veut réduire ses charges sur la masse salariale en s’opposant à toute bonification des régimes, qu’ils soient publics ou collectifs. Dans leur monde idéal, il faudrait que chacun se prenne en main individuellement, condamnant ainsi la majorité à la pauvreté durant la retraite ou à travailler jusqu’à sa mort.
Certains versent dans l’hyperbole pour faire encore plus dramatique et évoquent des possibilités de retraite d’une durée de 73 ans, dans le prochain siècle, pour pousser nos gouvernements à sabrer les bénéfices. D’autres agitent l’épouvantail de la pénurie de main-d’oeuvre pour justifier le maintien en emploi, malgré le fait que nous aurons de moins en moins besoin de travailleurs pour produire infiniment plus.
Toutes ces actions à court terme sont vouées à l’échec et reflètent une incapacité chronique de nos gouvernants à planifier l’organisation sociale dans un univers de plus en plus automatisé.
REPENSER LE MONDE
Les futurologues prévoyaient déjà au milieu du siècle passé la transition vers une société des loisirs parce qu’on aurait moins besoin du travail humain. Les régimes fiscaux devront donc être adaptés en conséquence pour faire face à ces nouvelles réalités et permettre de vivre dans la dignité jusqu’à sa mort, si tardive soit-elle.
Le partage des gains de productivité découlant de l’automatisation constitue la solution du futur. Taxons les machines!