Une manoeuvre improvisée a causé la mort d’un travailleur
SEPT-ÎLES | Un travailleur rimouskois est mort sur le chantier hydroélectrique de La Romaine parce qu’un manque de formation l’a mené à «improviser» une manoeuvre qui lui a été fatale, conclut la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST). Celle-ci a dévoilé, hier, son rapport sur l’accident mortel survenu le 16 août.
Le signaleur Alex-antoine Proulx, 26 ans, s’affairait à décharger un camion semi-remorque lorsqu’il a fait une chute fatale de 2,75 m. Il travaillait pour le compte de Projexco-séma. L’entreprise de Sainte-flavie en Gaspésie agissait comme sous-traitante sur le chantier d’hydroQuébec de la rivière Romaine.
MANQUE DE FORMATION
La victime avait attaché son harnais de sécurité à une des pièces d’acier du pont devant être déchargées du camion. Cette erreur lui a coûté la vie. «Il n’aurait jamais dû être attaché de cette façon, comme il n’aurait jamais dû être sur ce chargement non plus», a dit Carl Ouellet, inspecteur de la CNESST responsable de l’enquête.
Pendant l’opération, la pièce juste à côté de celle à laquelle il s’était accroché est restée coincée sur la semi-remorque. Les chaînes de levage du chariot élévateur se sont prises dans des goujons, ce qui bloquait la manoeuvre. Alex-antoine Proulx a donné une première poussée pour essayer de déprendre le chargement, sans succès. Il en a donné une seconde, qui combinée à l’inclinaison de la remorque, a fait basculer la pièce d’acier qui lui servait d’ancrage. Dans sa chute, le chargement de plus de 1000 kilos l’a entraîné avec lui au sol. Son décès a été constaté à la clinique du chantier de la Côte-nord, environ une heure plus tard.
L’enquête de la CNESST a permis de déterminer que le déchargement aurait dû se faire à partir du sol, sans que personne n’ait à grimper sur la semi-remorque. C’est un manque de formation qui a mené M. Proulx et son collègue à «improviser» une méthode dangereuse de la sorte, estime la Commission.