Les Affaires internes sur la touche
La Sûreté du Québec hérite des enquêtes criminelles qui étaient menées par cette division du SPVM
La Sûreté du Québec jouera dorénavant le rôle de la «police des polices» au SPVM. Après une semaine de crise, la police de Montréal a mis sa Division des affaires internes sur la touche en lui retirant toutes ses enquêtes.
C’est du jamais vu que le deuxième plus important corps de police municipal au pays renonce à sa responsabilité de mener lui-même toute enquête criminelle sur ses propres policiers, et ce, jusqu’à nouvel ordre.
Hier, le directeur du SPVM, Philippe Pichet, a annoncé à ses 4600 membres qu’il a demandé le transfert de ses enquêtes criminelles déjà «en cours», ainsi que celles «à venir», à la SQ, selon le bref courriel qu’il a envoyé et que Le Journal a pu consulter.
TRANSPARENCE
Le chef Pichet a écrit avoir pris cette décision «par souci de transparence».
Le patron de la SQ, Martin Prud’homme – à qui M. Pichet avait initialement demandé, le 21 février, d’enquêter sur trois cas problématiques révélés par notre Bureau d’enquête et l’émission J.E. –a accepté.
Ces dossiers seront menés par une équipe mixte de 14 enquêteurs – dont huit de la SQ, assistés de collègues de la GRC et des services de police de Québec, Longueuil et Gatineau – dont la mise sur pied fut annoncée vendredi par le ministre de la Sécurité publique, Martin Coiteux.
Cette équipe d’enquête pilotée par la SQ avait d’abord été formée pour vérifier «plusieurs cas additionnels» à ceux révélés par notre Bureau d’enquête.
80 CAS PAR AN
Les enquêteurs actuellement rattachés à la Division des affaires internes du SPVM, au nombre d’une quinzaine, seront vraisemblablement redéployés au sein d’autres unités du corps policier pendant que la SQ assurera l’intérim.
Le SPVM n’a pas commenté l’affaire hier. En 2015, sa Division des affaires internes a traité plus de 80 dossiers liés à des allégations criminelles visant des policiers, employés autant par le SPVM que par d’autres organisations policières.
C’est sans compter une cinquantaine d’enquêtes concernant des manquements en matière disciplinaire.
« Je n’ai Jamais mentionné ce mot-là [confiance] pour la simple raison qu’il y a des étapes qui s’appellent “faire la lumière”. » – Martin Coiteux, ministre de la Sécurité publique
La SQ invite toute personne ayant des informations relatives à des allégations criminelles visant des membres du SPVM à les communiquer au numéro 514 598-4336.