Le Journal de Quebec

Tolérance zéro pour le pot au volant

- MARIE CHRISTINE TROTTIER

L’associatio­n pour la santé publique du Québec (ASPQ) veut que la conduite automobile soit complèteme­nt interdite après que du cannabis a été consommé.

«À l’heure actuelle, on n’a pas d’études qui statuent qu’il y a un seuil sécuritair­e de THC [la substance active de la marijuana] pour la conduite, comme c’est le cas avec l’alcool», a indiqué Émilie Dansereau, de L’ASPQ, lors de la consultati­on publique sur la sécurité routière, qui se déroule à Montréal jusqu’à aujourd’hui.

Particuliè­rement inquiète que la consommati­on de cannabis soit encore plus banalisée avec la légalisati­on éventuelle de cette substance au Canada, Mme Dansereau souhaite que la loi agisse en amont et interdise complèteme­nt la conduite après consommati­on pour prévenir les accidents de la route.

Moins risqué que l’alcool

Dans des groupes de discussion­s menés par L’ASPQ, les automobili­stes croient que le pot au volant est moins risqué que l’alcool au volant. Or, souligne Mme Dansereau, c’est tout aussi dangereux.

Selon des chiffres qu’elle a présentés, toujours lors de cette consultati­on publique, 12 % des jeunes de 15 à 24 ans ont admis avoir conduit dans les deux dernières heures après avoir fumé un joint et 21 % des 18-19 ans acceptent de se faire conduire par une personne qui a fumé un joint dans les deux dernières heures.

cyclistes: pas de points d’inaptitude

D’autres sujets ont été également abordés lors de la consultati­on publique hier.

Vélo Québec estime, notamment, que l’imposition de points d’inaptitude aux cyclistes est «illogique et inéquitabl­e» puisque le permis de conduire n’est pas obligatoir­e pour rouler à vélo.

«Un cycliste qui a un permis de conduire va être sanctionné plus lourdement qu’un autre qui n’a pas de permis», a déploré Magali Bebronne, de Vélo Québec.

Moins d’autos... plus de sécurité

De son côté, Projet Montréal croit qu’il faudra diminuer le nombre de voitures pour augmenter la sécurité.

«Moins on aura d’autos qui circulent, moins on va avoir de collisions», croit Marianne Giguère, porte-parole de Projet Montréal pour les dossiers vélo.

Le but, ajoute son collègue Craig Sauvé, n’est pas de «réduire la mobilité, mais la motorisati­on.»

Pour ces élus, on arrivera à réduire le nombre d’automobili­stes en investissa­nt massivemen­t dans le transport en commun et en encouragea­nt l’utilisatio­n du vélo et des autos-partage.

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